Vanessa Proux, présidente-directrice générale de Sup’Biotech, et Emmanuel Hivert, directeur du développement de l’école, ont cosigné fin juillet une tribune dans Les Echos. Son but ? Rappeler l’apport essentiel des Biotechnologies dans la recherche des vaccins anti-Covid et expliquer comment ces dernières vont encore pouvoir continuer à innover pour la santé dans les années à venir.
C’est grâce aux biotechnologies que les chercheurs ont trouvé un sérum anti-Covid en un temps record. Ces technologies s’avéreront à l’avenir très utiles contre les prochains virus tueurs.
Cela fait maintenant plus d’un an que le virus SARS-CoV-2 a bouleversé nos vies avec de multiples impacts : sanitaire, économique et social. En effet, même si les acteurs du domaine auraient probablement préféré un contexte moins anxiogène pour être mis sur le devant de la scène, nous n’avons du coup jamais autant parlé des Biotechnologies : ces techniques qui s’appuient sur les potentialités du vivant pour répondre aux besoins primaires des hommes et des femmes dans leur quotidien depuis l’Antiquité, lorsque nos ancêtres y posèrent les bases en utilisant le processus de fermentation pour fabriquer du pain ou du vin. Les Biotechnologies sont devenues modernes avec la découverte de la microbiologie et de ses applications au temps de Pasteur et peuvent être qualifiées d’ultra-modernes depuis le milieu du 20e siècle, portées par l’essor des nouvelles technologies et du numérique, avec la caractérisation de la structure en double hélice de l’ADN et l’utilisation du génie génétique. Rappelons que plus de progrès scientifiques ont été accomplis ces 50 dernières années que pendant les 500 dernières ! Il est bien sûr excitant de se projeter et d’imaginer quelles découvertes vont être faites dans les 50 prochaines.
Et si les derniers mois qui viennent de s’écouler ont mis en avant le travail formidable effectué par le corps médical et le monde scientifique dans la lutte contre la Covid-19 et la prise en charge des malades, c’est grâce notamment aux progrès technologiques effectués depuis des années et à l’accélération des connaissances dans le domaine des Biotechnologies, plus particulièrement celles que l’on qualifie de rouges (couleur du sang et donc de la vie).
Qui aurait parié sur l’élaboration d’un vaccin en moins de 12 mois alors que les plus optimistes, avant cette crise, tablaient sur plusieurs années, sachant qu’en temps normal, il faut plus de 10 ans pour élaborer et tester un nouveau médicament ?
Face à cette crise sanitaire, la mobilisation extraordinaire de l’écosystème des Biotechnologies, de la start-up aux « Big Pharma », a permis une réaction rapide qui aurait été impossible toutefois sans les générations de chercheurs qui se sont succédé au fil des années pour se préparer à ce genre d’éventualité. Qui aurait parié sur l’élaboration d’un vaccin en moins de 12 mois alors que les plus optimistes, avant cette crise, tablaient sur plusieurs années, sachant qu’en temps normal, il faut plus de 10 ans pour élaborer et tester un nouveau médicament ? Pour en arriver à ce résultat, la formule lapidaire « Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche… » n’aura donc jamais été autant prise en défaut.
Pourtant, les chercheurs n’ont pas découvert la solution du jour au lendemain. Ils se sont appuyés sur une molécule naturellement présente dans nos organismes : l’ARN messager qui est étudié depuis près de 30 ans dans l’optique de développer un nouveau type de vaccin. Cet acide ribonucléique qui permet la synthèse des protéines dans les cellules vivantes attendait patiemment, à toute chose malheur est bon, que son heure arrive. On imagine déjà les multiples applications que l’on pourra trouver à cette technologie prometteuse, dans l’élaboration de nouveaux vaccins donc mais aussi pour des traitements plus ciblés sur des maladies telles que la sclérose en plaques et certaines formes de cancers.
Dame Nature ayant la fâcheuse tendance à nous rappeler que nous ne sommes pas les seuls êtres vivants sur la planète, il vaut mieux être préparés ! Depuis des siècles, les épidémies ont ravagé l’espèce humaine. Nous pensions en être sortis depuis la grippe espagnole il y a tout juste 100 ans, mais les premières apparitions des coronavirus au début des années 2000 auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. On croyait, à l’apogée de la guerre froide, que la plus grande menace pour l’humanité serait nucléaire mais finalement c’est du côté de l’infiniment petit et de l’invisible qu’il fallait la chercher. Dans tout l’arsenal de défenses que nous possédons, les Biotechnologies représentent à coup sûr une pièce majeure, à l’image des 300 projets de vaccins anti-Covid en cours de développement à ce jour. L’avenir de l’Homme et de la Femme passera donc par les Biotechnologies, qu’elles soient rouges, vertes, blanches, jaunes ou bleues… Aujourd’hui, les termes techniques « PCR », « test sérologique » et « ARN messager », initialement employés par des initiés, se sont popularisés et ont trouvé leur place dans nos conversations quotidiennes, à la grande satisfaction des passionnés que nous sommes, toujours motivés à échanger sur nos centres d’intérêt et à soutenir ce domaine prometteur.
Vanessa Proux, présidente-directrice générale de Sup’Biotech et Emmanuel Hivert, directeur du développement