Après deux années de recherche et développement, Alex Bluma (ISEG Lyon promo 2016) a lancé Edovino cette année. Sa société crée des vins sur mesure, adaptés au goût de chacun, avec l’aide d’un algorithme. Lauréate du Réseau Entreprendre, elle a été primée au concours OPEN ISEG et est soutenue par Initiative France.
Qu’est-ce qu’Edovino ?
Edovino est un tailleur de vin. Comme un tailleur prend les mensurations d’une personne pour lui confectionner un costume sur mesure, nous prenons les mensurations du goût. Cela commence par une dégustation de six vins pendant laquelle le participant va les noter en fonction de son affect. À partir de là, un algorithme entre en jeu pour corréler toutes ces données et réaliser le profil sensoriel de la personne. Nous effectuons ensuite un assemblage correspondant à ses goûts. Il existe un grand nombre de profils : bien que nous nous basions sur six vins, nos assemblages sont ajustables à 5 % près, ce qui laisse un grand nombre de possibilités.
Comment est née cette idée ?
J’ai un cursus que mêle vin et marketing. J’ai travaillé pendant trois ans dans un domaine viticole dans lequel j’ai été très souvent confronté à des clients qui m’expliquaient ne rien connaître au vin. En effet, beaucoup de consommateurs n’y connaissent pas grand-chose, n’ont pas envie de s’encombrer d’un vocabulaire trop technique, encore moins avec les très nombreuses appellations. Ils veulent seulement déguster un vin qui leur plaît. En les voyant déguster, après deux ou trois vins, j’avais commencé à mettre en place un processus qui me permettait, quasiment chaque fois, de leur proposer un vin qui leur plaisait. Avec les outils numériques, je me suis dit qu’il était possible de modéliser ce schéma et donc le goût de la personne. Comme j’aime aussi beaucoup remettre en cause les dogmes et casser les codes, je me suis dit qu’il aurait été dommage de n’être qu’un simple outil de recommandation et j’ai eu envie d’aller plus loin. D’autant plus que le sur-mesure est aujourd’hui une tendance très forte. Je me suis dit qu’on pouvait aussi le faire dans le vin.
« Il faut tirer profit du réseau apporté par le Groupe IONIS : tous les intervenants ont été de très bon conseil et de solides soutiens dans mes projets. »
Quels sont vos clients ?
Au départ, le projet s’adressait aux particuliers. Puis nous avons développé un second outil qui permet de créer des vins au goût des marques : de même qu’un logo représente une marque, un vin représente son aspect gustatif. Pour cela, nous nous basons sur un questionnaire rempli par les décisionnaires qui va déboucher sur une identité gustative propre à la marque.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants ?
Multipliez les expériences, notamment entrepreneuriales. Elles m’ont permis de me créer un réseau, d’engranger des compétences et de me confronter à certaines réalités que l’on ne voit généralement pas quand on est salarié ou stagiaire. Il faut également tirer profit du réseau apporté par le Groupe IONIS : tous les intervenants ont été de très bon conseil et de solides soutiens dans mes projets. Dernier conseil : épanouissez-vous dans quelque chose que vous aimez ! Si j’entreprends, c’est que je ne suis heureux qu’ainsi ; j’ai besoin de créer. Si vous entreprenez, sachez que ce n’est jamais le bon moment pour le faire. Donc allez-y !