Dossier #51

Et si on innovait ?

Consommer local, accompagner les plus fragiles, respecter l’environnement, sauver des vies… Chaque année, les étudiants et diplômés du Groupe, comme les projets accompagnés au sein de l’incubateur IONIS 361, ne manquent pas d’idées pour changer le monde. Dans ce numéro, nous vous emmenons à la découverte de 11 idées prometteuses et porteuses de sens. Certaines d’entre elles sont encore en phase de développement, d’autres ont déjà donné naissance à des startups, mais toutes partagent cette volonté d’apporter une innovation.
Pour façonner autrement nos lendemains.

Les Choux d'à Côté, la première plateforme d’annonces alimentaire sans intermédiaire

« Cela fait un moment que je réfléchissais à la meilleure manière de rapprocher producteur et acheteur, explique Anthony Nguyen, fondateur des Choux d’à Côté, actuellement incubé chez IONIS 361 Toulouse. Tout est parti d’une envie personnelle, celle de vouloir acheter directement chez le producteur, ce qui est compliqué pour un citadin comme moi. Le déclic est venu d’un reportage qui présentait une application permettant à des pêcheurs de rentrer dans une application leurs poissons du jour pour avertir directement les restaurateurs. » C’est en adaptant ce concept à tous les produits alimentaires qu’est née la plateforme, en avril 2021, avec un modèle différent des autres marketplaces qui jouent le rôle d’intermédiaires, y compris dans le paiement et la livraison. Les Choux d’à Côté proposent quant à eux une mise en relation directe des producteurs avec les particuliers et les professionnels, grâce à une recherche géographique. Si pour le moment le site est entièrement gratuit, il se rémunèrera bientôt via la vente de jours de publications aux exploitants qui souhaitent mettre en avant leurs productions. Les débuts sont très prometteurs, avec plus d’une centaine de producteurs inscrits en à peine quinze jours – ils sont entre 5 et 10 nouveaux chaque jour – et près de 1 700 visiteurs uniques.

La Culotte verte, la première couche lavable, 100 % biodégradable et recyclable

On estime qu’un enfant consommera près de 4 à 5 000 couches jetables, soit l’équivalent de 4,5  arbres, 120 m3 d’eau pour 800 kg de déchet. Différentes enquêtes montrent que ce type de couches contient de nombreuses substances chimiques et sont produites dans des conditions peu responsables. Depuis plusieurs années, le marché des couches lavables est en plein expansion. Même si leur empreinte écologique est meilleure et qu’elles représentent une véritable alternative, ces couches produisent encore des résidus pas totalement exploités. Partant de ce constat, Alicia Fourage et Chloé Josse (ISEG Nantes promo 2021) ont imaginé la première couche lavable, à base d’algues entièrement biodégradable et recyclable. La Culotte Verte propose ainsi différentes formules d’abonnements trimestriels et offre la possibilité à ceux ne disposant pas de compost de renvoyer gratuitement leurs couches usagées. Alors qu’en France, 3,5 milliards de couches usagées finissent chaque année dans les poubelles (soit un million de tonnes), leur exploitation et leur transformation en compost ouvre de vastes perspectives. Le projet des deux étudiantes nantaises, arrivé 2e de la dernière édition d’OPEN ISEG, poursuit son développement et pourrait prochainement voir le jour grâce au coup de pouce apporté par le concours.

Shelt.In : le boîtier connecté pour « sauver la vie de ceux qui la risquent »

Vainqueur du Trophée des Epitech Innovatives Projects (EIP) 2021, Shelt.In a été imaginé par Lucas Le Ray, Thibault David, Nicolas Laurent, Diane Guillot, Karim El Asli et Mathieu Rabisoni (Epitech promo 2021). Son principe ? Un outil de suivi individuel pour les pompiers, qui permet au chef d’intervention de diriger, coordonner et protéger ses équipes en temps réel, lors d’une intervention. En effet, on estime à près de 55 000 le nombre d’accidents dont sont victimes chaque année les soldats français du feu. Shelt.In est un boîtier connecté et portable qui accompagne les pompiers durant leurs interventions. Il est équipé d’un GPS pour connaître en temps réel la position, un accéléromètre, un gyroscope, un détecteur cardiaque et un logiciel d’intelligence artificielle qui traite les données. Contrairement aux équipements actuels, le boîtier intègre ainsi un grand nombre de paramètres permettant de connaître en temps réel l’état de santé de pompier et d’alerter automatiquement le chef d’équipe en cas de danger. Depuis sa victoire aux Trophées des EIP en début d’année, le projet est en cours de d’incubation chez IONIS 361 en vue d’une prochaine mise en production.

Jopy, le premier menu alimentaire complet, sur-mesure, français, sans céréales et avec de la viande fraîche, pour chats

Sur les plus de 14 millions de chats domestiqués en France, cinq millions souffrent d’obésité et deux millions de problèmes rénaux. Une grande partie de ces problèmes viennent de nourritures industrielles trop riches en glucides et trop faibles en protéines, généralement de mauvaise qualité et souvent issues de sous-produits animaux. À cela s’ajoute la difficulté, pour de nombreux propriétaires, de mesurer correctement les besoins nutritionnels de leurs animaux, qui pêchent généralement par une alimentation trop dosée en matière sèche, les croquettes. Pour offrir une meilleure alimentation aux chats, Tanguy Haugomard (ISEG Lille promo 2017) et François Rousse, accompagnés par des professionnels de la nutrition animale ont lancé Jopy, il y a un an, en proposant une recette unique de croquettes pour chats adultes et stérilisés. Celles-ci sont produites en France, sans céréales et à base de viande fraîche. Prochainement, le site va proposer un formulaire en ligne permettant de personnaliser un menu sur-mesure pour chaque animal en fonction de son âge et ses besoins. Via un abonnement, l’utilisateur pourra ainsi construire un menu évolutif pour son félin. Le projet, actuellement accompagné par l’accélérateur nantais Novapuls, a remporté le premier prix d’OPEN ISEG 2021. Il est actuellement en pleine levée de fonds afin d’étoffer son offre, avec des pâtées et différents services dédiés au bien-être des chats.

LISIA, l’intelligence artificielle (IA) pour surmonter le locked-in syndrome

Les personnes atteintes du Locked-In Syndrome (LIS) sont des personnes tétraplégiques et muettes mais qui ont conservé l’intégralité de leurs facultés intellectuelles. Pour communiquer, elles utilisent généralement des technologies numériques telles que des claviers qui répondent au regard et aux clignements des yeux. Elles peuvent ainsi choisir des lettres pour former des mots qui sont ensuite transcrits de l’écrit à l’oral grâce à la synthèse vocale. « C’est une technologie qui prend du temps et manque de fluidité, explique Julia Husson, qui a travaillé sur le projet LISIA avec Elisa Crespy et Julie Sazerat, trois étudiantes de la promo 2021 de l’ESME Sudria. « L’objectif de ce projet est d’améliorer ce dispositif à l’aide de techniques basées sur de l’IA ce qui permettra de proposer une série de réponse à la personne LIS qui sera adaptées et basées sur ce que l’interlocuteur prononce. » Cette solution de Communication Alternative Augmentée (CAA), initiée par Microsoft et l’Association du locked-in syndrom (ALIS), va ainsi faciliter le dialogue entre la personne atteinte du LIS et son interlocuteur. Dans le cadre de leur projet de fin d’études, les trois étudiantes ont ainsi « créé l’application de A à Z. Pour cela, nous avons développé l’interface en lien avec ALIS pour comprendre leurs besoins. Puis nous avons développé notre modèle de Deep Learning et notre propre jeu de données. » « Nous étions très contentes de pouvoir réaliser ce projet, poursuit Julia. Son sens et sa dimension d’aide à la personne nous ont tout de suite séduit ainsi que le partenariat avec ALIS. Nous espérons que ce projet puisse être continué, probablement par d’autres étudiants de l’ESME Sudria, qui le feront en lien avec l’association et Microsoft. » En France, on estime que plus de 500 personnes sont atteintes du LIS – une pathologie rare dont la prise en charge pourrait totalement être révolutionnée grâce à l’IA, comme le montre ce projet. 

CareTouch, le stylo qui réécrit la consommation de produits cosmétiques

Un produit cosmétique, c’est bien. Mais quatre produits cosmétiques réunis dans le même packaging, c’est encore mieux. C’est ce que se sont dit Widad Benkhoucha, Cassilde Houdard, Thelma Kauss, Shreya Lodha et Lonecy-Rose Vital (Sup’Biotech promo 2021), les cinq étudiantes de 5e année à l’origine de CareTouch, un projet innovant qui a pour but d’en finir avec la pagaille dans les sacs à main ! « L’innovation de CareTouch tient d’abord au niveau de son design puisqu’il se présente sous la forme d’un « stylo » composé de quatre capsules superposables contenant chacune un produit cosmétique différent, explique Thelma Kauss, la cheffe de projet au sein de l’équipe et étudiante de la Majeure Marketing. Chaque capsule est équipée d’un roll-on pour l’application du cosmétique. Quant au côté biodégradable, il repose sur l’utilisation pour sa conception d’un matériau biosourcé modifié pour renforcer ses propriétés ! » Imaginé et développé depuis trois ans, le projet est actuellement en quête d’un centre de recherche pour poursuivre ses expériences avant de démarcher d’éventuels partenaires. Les laboratoires et les entreprises intéressés peuvent déjà les contacter par mail ou LinkedIn. « Dans l’idéal, nous souhaiterions le proposer à une entreprise cosmétique dans le secteur du luxe puisque ces entreprises se positionnent de plus en plus sur le développement durable et nous aimerions également pouvoir proposer ce stylo dans une boite en cuir végétal. » À suivre !

Coral : la technologie au service des enfants atteints de troubles sociaux

Le projet Coral est né dans un laboratoire de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), pour l’accompagnement thérapeutique d’enfants atteints de troubles sociaux, via le biofeedback, la retransmission et l’analyse de données physiologiques, et le jeu. La startup Ullo, spécialisée dans la conception de produits digitaux thérapeutiques pour les professionnels de santé a poursuivi son développement et proposé à Cassandra Dumas (ESME Sudria promo 2021), alors en stage chez eux, de l’accompagner dans cette aventure, dans le cadre de son projet de fin d’études, avec Sacha Benrabia et Laura Laliève, également en 5e année. Concrètement, il s’agit d’un jeu de briques de couleur permettant aux enfants d’apprendre à se connaître et comprendre leurs réactions de façon ludique, et les partager. Mais avant d’en arriver à ce résultat, les trois étudiants, ont dû surmonter de nombreuses contraintes, à la fois techniques et esthétiques, en collaboration avec des chercheurs et des professionnels, pour faire émerger un prototype répondant à toutes les attentes. « Ce qui nous a plu, explique Cassandra, c’est d’avoir pu travailler avec des entreprises et d’avoir pu nous investir dans un projet qui va continuer à vivre. Ce n’est pas un simple projet scolaire. » Aujourd’hui, Coral est toujours en développement chez Ullo qui va prochainement le tester auprès de jeunes enfants avec École polytechnique fédérale de Lausanne. La belle aventure qui continue !

Wilbi, l’appli de découverte des métiers

Lauréate de plusieurs concours, dont OPEN ISEG IX, et actuellement incubée par IONIS 361 Toulouse, Wilbi est une application gratuite permettant de découvrir des métiers en temps réel et de façon immersive, comme des stages d’observation. Le projet, développé par Charlotte Tandou (ISEG promo 2019) pendant ses études et rejointe par Corentin Bouffard, permet de présenter un grand nombre de professions, sous la forme de stories comme sur les réseaux sociaux, envoyées aux utilisateurs au fur et à mesure de la journée, sur une semaine. Elles offrent une plongée au cœur de la réalité du métier, en balayant l’ensemble de ses caractéristiques. Outre ces vidéos, des fiches métiers sont également disponibles. Lancée en janvier, l’application référence déjà plus d’une centaine de métiers, 18 000 utilisateurs et ne cesse d’être enrichie. Si le projet séduit de nombreux jeunes, c’est aussi le cas du côté des entreprises et d’organisations professionnelles qui peuvent ainsi faire découvrir leur secteur, comme c’est le cas de la Fédération Française du Bâtiment ou encore le Crédit Agricole Toulouse.

FastCa : une solution innovante pour dépister le cancer ovarien

FastCa est un Sup’Biotech Innovation Project (SBIP) qui consiste en un kit de dépistage permettant de faciliter la détection du cancer ovarien, imaginé par Marylou Bouriot, Alexandre Caumon et Grégoire Soghomonian (Sup’Biotech promo 2021). « Le but était de pouvoir utiliser un fluide corporel, en l’occurrence le sang menstruel, avec un dispositif innovant, facile d’utilisation et qui ne soit pas inconfortable pour la femme, tout en sortant des habituelles prises de sang et des scanners », explique Marylou Bouriot à l’origine du projet. FastCa est ainsi destiné à être prescrit au préalable par un médecin généraliste ou un gynécologue, voire un oncologue. Ce dispositif innovant, simple d’utilisation, se compose d’une serviette hygiénique spéciale, dotée d’une sous-partie détachable, et d’un petit container en verre pour justement mettre cette partie détachable et l’envoyer au laboratoire d’analyses. « On préconise le dépistage dès l’âge de 20 ans, remarque Marylou Bouriot. Ce n’est pas à cet âge où il y a le plus gros risque de cancer ovarien, mais cela peut toutefois arriver, surtout pour des personnes ayant des prédispositions génétiques. L’idéal serait de pouvoir réaliser ce test une fois par an, voire plus s’il y a déjà eu un traitement ou un cas de cancer, jusqu’à la ménopause. » Doté d’un fort potentiel, FastCa ne demande maintenant qu’à grandir pour espérer voir véritablement le jour dans un avenir proche. En attendant d’éventuels rapprochements, l’équipe a décidé de transmettre le projet au service des SBIP afin que d’autres étudiants de l’école puissent prendre la relève !

La Maille Paris :
à la relance du savoir-faire français

Initialement développé dans le cadre de son projet professionnel de fin d’études par Tamara Tesic Balesi (ISEFAC Alternance promo 2020), La Maille est une marque familiale de vêtements éco-responsables et made in France, qui cherche à limiter au maximum son impact environnemental, réduire les risques financiers et ses prix de vente. Pour cela, elle ne fonctionne que sur précommande, via une fabrication à la demande, totalement réalisée en France avec des matières biologiques. Lancée à l’hiver 2020, son objectif est de proposer une collection limitée à une dizaine de modèles chaque année. Rejointe dans l’aventure par sœur Johana, Tarmara Tesic Balesi explique :« C’est en décembre 2019, lors de notre voyage à New York, capitale de la consommation, que nous avons pris conscience de l’impact économique et social de la fast fashion sur notre société. Il est difficile de parler d’une mode responsable lorsqu’on sait que le textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Ainsi, nous mettons tout en œuvre pour que La Maille s’inscrive dans une démarche éthique et responsable. Nous voulons aussi montrer que le Made in France ne se résume pas à de simples pièces trop classiques à un prix exorbitant et qu’il est possible de s’habiller avec des pièces françaises, tendances et durables à un prix juste. » Un pari en passe d’être réussi !

CoLoc, le dispositif connecté pour secourir rapidement les skieurs

Tout part d’un projet pensé en 2e année par Camille Valentin et Alexandre Pasqualini Nicoli (IPSA promo 2021), puis transformé en projet de fin d’études. Ensemble, ils imaginent un dispositif de géolocalisation des skieurs, pouvant être repérés en temps réel par les secouristes à l’aide d’un bracelet connecté. Le but est de réduire au maximum le temps d’intervention de ces derniers en cas de disparition ou d’avalanche – un élément crucial pour venir en aide aux victimes. Alors que certains dispositifs existent déjà, ils sont très coûteux pour les utilisateurs et les professionnels de la montagne, ne sont efficaces que si les victimes sont à plus de 80 mètres de la zone de recherche et ne proposent pas de suivi en temps réel. Au contact d’entreprises et de plusieurs domaines skiables, les deux étudiants réalisent que leur projet possède un vrai potentiel de développement. Incubés à IONIS 361 Toulouse, ils poursuivent actuellement leurs recherches en parallèle de leurs stages de fin d’études. Ils ont notamment dû trouver une solution au fait que les zones de haute montagne ne sont pas toutes équipées d’antennes téléphoniques et s’orientent vers l’utilisation d’un réseau privé permettant de couvrir facilement et durablement les zones blanches. Si la crise sanitaire a quelque peu ralenti son développement et les activités liées au ski, CoLoc pourrait à terme équiper de nombreuses stations… 

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