Antoine Escudier (ISG promo 2020) est le fondateur de Vetapp, une plateforme de téléconsultation vétérinaire. Un projet pionnier, développé pendant ses études, qui fait partie des premiers acteurs du secteur alors que la pratique vient juste d’être autorisée en France.
Comment est né le projet ?
Cavalier depuis une vingtaine d’années, j’ai une bonne connaissance de la santé animale et de nombreux contacts parmi les vétérinaires. Le projet a germé en août 2019 alors que je finissais mon échange en Amérique Latine : il me restait alors une année d’études et j’avais toujours voulu me lancer dans l’entrepreneuriat. J’avais mis en évidence des lacunes dans le suivi de la santé animale. En discutant avec des vétérinaires et l’un des cofondateurs de la plateforme de téléconsultation Qare (passé de 100 000 à un million de téléconsultations en une année), je me suis aperçu qu’il existait finalement des similarités entre la manière d’aborder la santé humaine et animale.
Les vétérinaires estiment ainsi que de 10 à 20 % de leurs consultations ne nécessitent pas la présence de l’animal en cabinet, en particulier pour des questions ophtalmologiques, des suivis post-opératoires ou comportementaux. D’autres sont surchargés. C’est à ce moment que j’ai réalisé le potentiel de la téléconsultation animale, mais à l’époque, elle était encore en discussion au sein de l’Ordre des vétérinaires. Pressentant qu’elle allait finir par être autorisée, j’ai foncé tête baissée pendant ma dernière année en suivant l’option entreprenariat. Elle m’a permis d’échanger avec des professeurs spécialisés qui m’ont accompagné dans la construction du business plan. Puis, j’ai consacré mon stage de fin d’études à faire naître Vetapp et le projet a été incubé chez Normandie Incubation.
Le réseau de l’ISG est incroyable, comme la diversité des profils que l’on rencontre. Je me suis fait véritable une bande d’amis issus d’horizons très différents.
Où en êtes-vous du développement ?
Avec notre équipe de trois personnes, nous venons de lancer la commercialisation de la plateforme. Nous allons faire une première levée de fonds en juin, puis une autre à la fin de l’année, qui nous permettra de nous étoffer, d’internaliser notre développement et nous consacrer un peu plus à la communication. Les débuts se passent très bien, pour le moment principalement en Normandie et en Île-de-France. Mais on remarque que les vétérinaires les plus anciens sont assez peu à l’aise avec les nouvelles technologies et craignent que nous les remplacions. Alors que nous proposons un service complémentaire et particulièrement adapté au suivi de l’animal. Légalement, la téléconsultation est pour le moment réservée aux vétérinaires ayant déjà vu l’animal dans les 12 mois précédents. Mais ce secteur, déjà très actif à l’étranger, est amené à se développer très rapidement en France où la concurrence commence à s’intensifier. Enfin, nous sommes en train de nouer des partenariats avec des éditeurs de logiciels cliniques qui vont pouvoir nous amener assez rapidement à l’international
Qu’est-ce que l’ISG t’a apporté ?
Une grande ouverture d’esprit ! C’est une école où l’on apprend à se débrouiller et travailler en équipes à travers les nombreux projets. Le réseau de l’école est incroyable, comme la diversité des profils que l’on rencontre. Je me suis fait véritable une bande d’amis issus d’horizons très différents. On y apprend plein de choses !