13 nouvelles mythologies pour 2030

Pour fêter ses 40 ans, le Groupe IONIS poursuit sa collaboration avec Usbek & Rica et propose un deuxième magazine de prospective qui s’intéresse à 13 nouvelles mythologies pour 2030. Ce nouveau numéro fait suite à 13 questions pour le futur qui, en février, offrait une réflexion aux grandes controverses sociétales de la décennie à venir, d’un point de vue macro. Inspiré des fameuses Mythologies de Roland Barthes, ce dernier propose cette fois-ci une approche à une échelle totalement différente. Qu’en sera-t-il de la carte d’identité ? De la manière de se saluer ? Du smartphone ? Des partiels ? Alors, prêts pour 2030 ? Entretien avec Marc Drillech, directeur général de IONIS Education Group et Jérôme Ruskin, fondateur d’Usbek & Rica

« Nous sommes des obsédés du futur »

Marc Drillech, directeur général de IONIS Education Group

Au-delà des 40 ans du Groupe qu’ils célèbrent, ces deux numéros imaginés avec Usbek & Rica illustrent surtout la volonté constante de IONIS Education Group de se tourner vers l’avenir…
Nous sommes des obsédés du futur. Nous ne pouvons pas faire notre métier si on ne se lève pas chaque matin en se demandant de quoi l’avenir sera fait. C’est anti-professionnel et d’ailleurs l’une des faiblesses de l’enseignement quand il n’est que le rabâchage du passé et pas le questionnement du futur. En se tournant vers le futur, on se pose surtout des questions plus que de trouver des réponses préconçues. C’est pour cela que nous avons voulu faire ces deux magazines avec Usbek & Rica, le média de référence sur les questions de prospective, qui nous a apporté son expertise, sa force de proposition et son savoir-faire. Le premier numéro, sorti en février, apportait une réflexion sur de grandes questions d’ordre macro. En le faisant, nous nous sommes demandé s’il ne fallait pas, dans un second temps, aborder ces questions d’avenir sous un autre angle, par « le petit bout de la lorgnette », en s’inspirant des formidables Mythologies de Roland Barthes. Des points de détails, qui n’en sont pas et qui en disent tellement sur la société et son devenir. Ce deuxième numéro a été l’occasion de fêter le retour de nos étudiants dans les écoles et fut distribué lors de la remise des diplômes, ainsi qu’à l’ensemble de nos élèves, partenaires et personnels. Il est naturellement disponible en ligne.

À quoi ressemblera l’enseignement en 2030 ?
Nous n’avons aucune certitude et celles-ci, par définition, vont vous mentir et vous tromper. Il y a néanmoins des vérités. En premier lieu, nous vivons une ère de bouleversements technologiques qui influenceront nécessairement l’éducation. C’est déjà le cas et il n’y a pas de raison que ce secteur échappe à une révolution qui balaye toute la société. Ensuite, cette accélération technologique et ces changements amènent à ce que la formation ne s’arrête pas avec les études, mais qu’elle continue tout au long de la vie. Nous allons assister à une plus grande prise de conscience par les gens eux-mêmes de leur responsabilité vis-à-vis de leur formation. La logique qui est la nôtre, déjà à l’œuvre, va s’amplifier demain et se résume en « 3 C » : nous sommes là pour donner des Connaissances, développer des Compétences, et plus que jamais, accompagner des jeunes à forger leur Caractère. Ainsi, quand on réussit durablement, dans une entreprise, quelle que soit sa taille et qui peut être la sienne, on a besoin d’un socle de connaissances, d’une habileté et d’une d’adaptabilité des compétences, et donc de caractère. Et de capacités relationnelles qui permettent de s’adapter à tous les environnements, seuls ou en équipe. Ce sera plus que jamais notre mission et elle ne s’arrête plus aux matières que l’on apprend. On ne parle d’ailleurs pas d’enseignement, mais bien d’éducation.


« Le changement peut venir de n’importe où »

Jérôme Ruskin, fondateur d’Usbek & Rica et directeur de la publication

Pourquoi avoir collaboré avec un groupe d’enseignement supérieur comme IONIS Education Group ?
Notre métier consiste à démocratiser les enjeux d’avenir et préparer les générations futures à ce futur incertain. Quoi de mieux que de mettre ce travail à disposition de ceux qui incarnent ces générations futures ? Dans ce type de partenariat, le travail d’Usbek & Rica prend vraiment tout son sens ; notre lectorat en ligne touchant principalement les 20-35 ans. Alors, si nous pouvons toucher encore plus spécifiquement les étudiants qui seront bientôt aux manettes, cela nous a naturellement intéressé !

Quelles certitudes avons-nous, ou n’avons-nous pas, pour 2030 ? Comment fait-on de la prospective ?
Faire de la prospective est à la fois une science et pas vraiment une science. C’est davantage un art qui demande beaucoup de doigté et d’agilité. Notre métier est de poser des hypothèses et construire des scénarios qui pourraient arriver demain. Il est donc très probable que la vérité se trouve dans les interstices de ces derniers. Quand nous opérons, nous essayons de mettre en scène les récits de certains futurs, parfois catastrophistes ; la vérité se cache bien souvent entre ces récits. Les changements viennent de nombreux facteurs, à commencer par les gens, les technologies et les événements. Notre seule certitude, c’est que nous n’en avons strictement aucune.

En ce sens, cela rejoint la mission de nos établissements dont le travail d’enseignement consiste justement à préparer l’avenir malgré son incertitude intrinsèque…
Exactement. Notre première conviction est de croire en l’avenir, encore plus à une époque où le catastrophisme a pris une grande place dans le débat intellectuel. Nous croyons à un futur ouvert et humaniste. Chez Usbek & Rica, nous faisons un journalisme d’idées qui consiste à utiliser l’information pour la formation intellectuelle. Notre métier est de faire de l’éducation informelle. En ce sens, nous nous rejoignons avec le Groupe IONIS, qui, lui, fait de l’éducation plus formelle. Notre lecteur, entre ses cours et son travail, va en apprendre un peu plus grâce à notre travail de pensée. Nous faisons de la formation via l’information.

Qu’avez-vous envie de dire à nos étudiants ?
Ce qui nous frappe, c’est le côté décliniste. En tant que collectif, nous avons perdu une forme de destin commun. Mais ce n’est pas vrai ! Il y a plein de formes de vie collective à inventer, notamment à l’échelle de la nation, de l’Europe et de la Terre. C’est d’abord un sujet de croyance et de conviction. Le changement peut venir de n’importe où, en particulier d’eux. Quand on voit comment la crise du Covid a tellement changé les choses – pour le moins bien à plein d’égards –, on pourrait imaginer un phénomène qui puisse émerger et changer notre destin par la positive. Il faut toujours y croire. Et si l’on pouvait apporter ne serait-ce que ça, cela serait un grand pas !


13 nouvelles mythologies pour 2030

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Le rendez-vous médical
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