Entretien avec Vanessa Proux, directrice générale de Sup’Biotech.
L’école, qui va fêter ses 17 ans, a inauguré cette année un nouveau campus à Lyon, son premier en régions.
Cette année marque une belle rentrée car elle nous permet de concrétiser plusieurs projets de développement très importants, dont le principal a effectivement été l’ouverture d’un campus à Lyon. C’est une fierté car nous sommes au cœur de l’Auvergne-Rhône-Alpes, la deuxième région française au niveau des biotechnologies. Nous sommes installés au plus près d’un tissu économique dynamique avec de grands groupes comme Sanofi Pasteur, bioMérieux, un pôle de compétitivité très actif, Lyonbiopôle, et d’autres grandes écoles d’ingénieurs. Sup’Biotech avait naturellement sa place dans cette agglomération et la Commission des titres d’ingénieur a logiquement validé cette nouvelle installation. Cela nous permet à la fois de proposer notre formation d’ingénieur à des étudiants qui ne seraient pas nécessairement venus à Paris pour leurs premières années d’études et offrir à l’écosystème régional des compétences nouvelles. Malgré la crise sanitaire, nous avons pu tenir nos engagements. La première promotion lyonnaise compte 45 élèves.
Diversifier les voies d’accès au diplôme d’ingénieur.
Sup’Biotech vient également d’ouvrir son cycle ingénieur par la voie de l’apprentissage. Pourquoi ?
Nous avons réalisé cette ouverture en partenariat avec l’AFi24, un centre de formation d’apprentis très expérimenté dans les parcours en physique-chimie et en biologie. Dans le contexte actuel, cela a été un sacré challenge, notamment pour les entreprises qui auraient pu se montrer frileuses, ce qui n’a pas été le cas. Notre première classe compte 22 élèves et celle-ci répond à un enjeu d’ouverture sociale auquel nous sommes très attachés : celui de pouvoir diversifier les voies d’accès au diplôme d’ingénieur. Pour les entreprises, c’est aussi la possibilité de compter sur un apprenti pendant trois ans pour des missions à long terme. Aucune école de biotechnologies ne propose aujourd’hui de tels contrats d’apprentissage.
Qu’en est-il du nouveau laboratoire culinaire ?
Ce laboratoire est le prolongement de travaux initiés depuis un moment à l’école. Nous l’avons formalisé cette année, en équipant cet espace de façon professionnelle. Mais nous avons malheureusement dû reporter son inauguration officielle pour le moment. Cela dit, une équipe y travaille déjà pour participer à l’édition 2021 du Trophée Ecotrophelia qui met en compétition des étudiants autour de la formulation de produits comestibles. Ce laboratoire sert également aux travaux pratiques et nous le mettons à disposition de start-ups de la foodtech qui souhaitent y faire des recherches.
Et les travaux actuels du Campus Paris-Villejuif ?
Nous avions la nécessité impérieuse d’agrandir notre campus parisien. Pour pouvoir accueillir correctement les deux dernières années de formation de nos étudiants lyonnais, mais aussi pour notre nouvelle classe d’apprentissage, ainsi que notre classe anglophone ouverte l’année dernière en cycle préparatoire. Cela nous permettra de réaliser nos travaux pratiques dans de meilleures conditions. C’était également une nécessité pour l’EPITA Paris, avec qui nous partageons les locaux, qui est, elle aussi, en pleine croissance. Dans un an, nous aurons un bâtiment supplémentaire avec un nouvel amphithéâtre.
Malgré la crise, le marché est toujours en plein développement.
Vous avez également développé de nouvelles formations en partenariat avec d’autres écoles.
L’année dernière, nous avons créé deux nouvelles options avec l’ESME Sudria, l’une en robotique médicale et la seconde en biotechs numériques. Les élèves suivant ces modules préparent le diplôme d’ingénieurs de leur école d’origine et auront un certificat de l’autre école. Côté international, nous continuons de développer des doubles-diplômes avec nos établissements partenaires, comme c’est par exemple le cas avec l’université finlandaise Centria University.
Comptez-vous ouvrir prochainement des Bachelors ?
Oui, à la rentrée 2021, nous ouvrirons un Bachelor avec trois parcours : production et bioprocédés, formulation et biologie numérique. Nous avons fait ce choix en nous basant sur les besoins des entreprises biotechnologiques à la recherche d’assistants-ingénieurs et de cadres intermédiaires. La troisième année de ce parcours se fera en alternance.
En conclusion, comment se porte le marché de l’emploi dans les biotechnologies ?
Malgré la crise, c’est un marché toujours en plein développement. D’abord parce que les biotechnologies ont une carte énorme à jouer dans le secteur de la santé, notamment dans le contexte actuel où de très nombreuses entreprises sont sollicitées pour développer des tests de diagnostic et des vaccins. Ensuite, parce que les biotechnologies répondent à des enjeux vitaux pour l’homme, comme celui de se nourrir, elles constituent plus que jamais un secteur d’avenir.