Jean-Louis Étienne : « La liberté se gagne sur soi »

Jean-Louis Étienne fait partie des figures mythiques de l’exploration. Ses expéditions au pôle Nord ou en Antarctique ont marqué plusieurs générations. Sa prochaine mission consistera à explorer l’océan Austral pendant deux ans, à bord d’une station d’exploration qu’il a co-conçue et dont l’ESME Sudria est partenaire. Entretien avec un homme qui fourmille de projets, curieux de tout et sur qui le temps ne semble pas avoir de prise…

Entretien tiré du IONISMag n°42

Explorateur, chirurgien, biologiste, animateur, entrepreneur, enseignant…, comment vous définir ?
J’ai été médecin, chirurgien, puis médecin d’expédition. C’est au cours de cette expérience que j’ai appris comment une expédition fonctionne et que j’ai pu ensuite partir au pôle Nord en solitaire – une forme de réalisation personnelle. Cela a été très compliqué à organiser, ne serait-ce que pour trouver les financements et tenir jusqu’au bout. À partir de ce moment-là, j’ai compris que cela allait être ma vie : depuis cette date, je suis un chef d’entreprise. Monter une expédition, c’est une entreprise. On part d’une idée, on valide son intérêt, en général on construit quelque chose pour y aller – j’adore la technologie de construction –, en réunissant des moyens financiers et des personnes. Aujourd’hui, je suis un chef d’entreprise d’expéditions lointaines.

Quel est le plus compliqué dans ce rôle de « chef d’orchestre » ?
La recherche de financement. Cela a toujours fait partie du projet et a toujours été compliqué. Je n’ai pas capitalisé sur les expéditions ; je les ai réalisées les unes après les autres. Mon seul capital est la notoriété qui grandit et la confiance qu’on m’accorde. À chaque projet, il faut de nouveau repartir : je dois sans arrêt expliquer et convaincre. C’est assez ingrat. Souvent, les gens veulent me rencontrer et cela s’arrête là. Cela a toujours existé : pour faire son premier tour du monde, Magellan a mis sept ans pour trouver des moyens et il avait même changé de nationalité pour y arriver, de portugaise à espagnole. Aujourd’hui cela devient encore plus compliqué. Mes projets sont coûteux et demandent l’engagement de plusieurs entreprises. Ce n’est plus une personne qui décide, mais un conseil d’administration, ce qui ne facilite pas les choses. Je préférerais avoir un partenaire unique avec qui construire un projet en unissant nos forces. La recherche de financements reste la partie la plus difficile et pénible. Mais, de temps en temps, on a des récompenses, on y arrive. Il faut être persévérant.

Le seul avenir, c’est le vôtre et on le manage uniquement avec l’évolution du monde

Que recherchez-vous dans une expédition ?
Tout ! J’aime tout ! D’abord, l’idée, c’est génial. Les idées sont en germe sans que l’on s’en rende compte. C’est parfois une rencontre, une lecture, qui flottent dans la mémoire. Une idée se présente, puis il y a un croisement d’informations et tout à coup elle devient une évidence. On la valide, on regarde son intérêt et si l’on peut la réaliser. C’est un grand moment pour tout le monde : on se met à toucher quelque chose qui répond à nos attentes, à ce qu’on a envie de faire. C’est précieux. C’est le moteur. Cela demande au moins trois choses : du temps, du travail et de la persévérance. J’ai toujours construit de nouvelles choses car j’aime la technologie. Ensuite, il y a l’aspect scientifique : je ne suis pas un scientifique de terrain malgré ma formation, donc je m’entoure d’experts qui font leur travail. Dans les expéditions, je suis souvent le logisticien. Je suis celui qui réunit les moyens pour les réaliser. Je m’occupe ensuite de la communication pédagogique auprès des médias. J’adore la pédagogie. Au fond, cela ressemble à une table de mixage, avec différents réglages. Il faut constamment faire en sorte que tout avance en même temps pour que cela se réalise. C’est assez intense et il faut partir à la pêche aux informations, notamment pour la partie technique.

Les nouvelles technologies ont-elles changé les expéditions ?
Dans la communication, oui. Au pôle Nord, en 1986, il n’y avait ni GPS ni téléphone. Seulement une radio qui fonctionnait mal quand il faisait froid et une balise Argos qui indiquait aux autres ma position. Ces derniers devaient ensuite me la communiquer. Ce qui a fait la force de ce projet, c’était son immersion, très intense et solitaire. J’ai failli abandonner à plusieurs reprises, mais j’ai résisté à cette tentation. C’est fondamental : l’idée qui vous anime, à un moment donné, peut être engloutie par beaucoup de choses, une difficulté ou une fragilité. On a tendance à dire : « On verra. » Non, non. On traverse des seuils dans la vie, comme dans un projet. Si une flamme s’est allumée en vous à un moment, c’est précieux. Quoi que l’on entreprenne, on est confronté aux mêmes difficultés, aux mêmes découragements et aux mêmes tentations d’abandon. Une lecture, un film ou une rencontre vous poussent parfois à vous identifier à quelque chose qui vous donne envie. Il faut se méfier de ceux qui vous entraînent vers l’abandon. Ceux qui vous disent que ça ne sert à rien, que c’est trop compliqué, que ça n’a pas d’avenir. Le seul avenir, c’est le vôtre et on le manage uniquement avec l’évolution du monde. Mais il ne faut pas attendre l’évolution du monde pour savoir où l’on veut aller. C’est fondamental !

Vous n’avez donc jamais abandonné ?
Si, une fois. Enfin, pas tout à fait… Nous devions descendre au fond du cratère du mont Erebus, un volcan d’Antarctique. Haroun Tazieff (1914-1998, célèbre volcanologue) avait essayé deux fois sans y arriver, car ce n’était jamais le bon moment. Les deux volcanologues avec qui nous étions ont préféré envoyer des sondes plutôt que descendre. C’est mon grand regret ! Alors que nous étions avec deux guides de montagne et une très bonne équipe… Cependant, nous n’avons pas tout abandonné puisque nous sommes restés en haut et avons réussi à faire les analyses prévues. J’aurais sans doute pu insister, mais l’équipe nous déconseillait d’aller plus loin.

Comment réussit-on sa vie ?
Je suis né dans un village. Je vivais dehors et j’aimais beaucoup la nature. C’était mon refuge car j’étais très timide. J’avais des oiseaux apprivoisés. Je rêvais d’être alpiniste et je faisais des expéditions mentales. Je lisais Roger Frison-Roche (1906-1999, alpiniste, explorateur et auteur français), un écrivain de la montagne. Je connaissais l’emplacement des refuges et le nom des glaciers, uniquement par la lecture. J’avais deux idoles, Lionel Terray et Walter Bonatti, deux grands alpinistes. La montagne était un rêve alors que j’habitais à la campagne. J’ai fait une formation professionnelle de tourneur-fraiseur, puis j’ai passé le bac. J’ai ensuite fait médecine, car je voulais un engagement social. J’aimais les sciences naturelles et j’ai eu une révélation en chirurgie : je retrouvais en médecine le geste manuel. J’ai toujours bricolé. Interne en chirurgie, cette envie ancienne de faire des expéditions est revenue. J’ai alors abandonné la chirurgie, mais cela reste une frustration, car il y a une telle intensité au cours d’une intervention… J’ai adoré ce métier. J’ai fini par remettre le pied dans un rêve ancien et j’ai commencé par faire une ou deux expéditions, pour proposer mes services de médecin avant d’enfin monter mes propres expéditions. Si je regarde en arrière, je suis au fond resté fidèle à une idée d’enfance : les deux bouts se rejoignent et je suis finalement parvenu à faire ce dont j’avais envie. Réussir, c’est savoir abandonner ce que l’on a acquis pour de nouvelles explorations. Tout ce que l’on a acquis est un outil. Cela finit par ressortir et servir pour autre chose. C’est une polyvalence qu’il faut se faire dans l’existence. Sans oublier l’anglais. Je le répète toujours aux plus jeunes : l’anglais n’est pas une langue, mais un outil de travail. Réussir sa vie, c’est être au plus près des choses qui sont les moins contraignantes pour soi, aller vers ce qu’on aime.

Réussir sa vie, c’est être au plus près des choses qui sont les moins contraignantes pour soi

Comment devient-on libre ou apprend-on à le devenir ?
La liberté ne se gagne pas sur les autres, mais sur soi. Qu’est-on capable de s’accorder ou de s’imposer ? Après ma course autour du monde avec Éric Tabarly (1978) à bord du « Pen Duick VI », un laboratoire pharmaceutique m’avait invité à donner plusieurs conférences. À chaque fois, des médecins venaient me voir pour me dire que j’avais fait le bon choix de vie. J’ai fini par leur expliquer que ma vie ne leur aurait absolument pas convenu : à cette époque, à 33 ans, je vivais encore chez mes parents et dans ma 403. Je gagnais très peu d’argent. Mais ces médecins ont fait le choix d’un métier très passionnant et je les invitais à devenir explorateurs de leur propre choix, pas de l’idée qu’ils se faisaient de mon métier, absolument pas fait pour eux. Je leur disais qu’il existe mille façons d’écouter, de regarder et de soigner. Il faut enrichir sa vie, trouver le fil de la pelote et tirer dessus. Je ne suis pas inoxydable, je traverse des moments de découragement.

Vous ne vous ennuyez jamais ?
Pour la prochaine expédition, Polar Pod, je suis en attente de décisions qui seront prises dans des circuits politiques et je n’ai plus la main sur les manettes. Je ne suis pas efficace. Je leur dis : « Utilisez-moi ! » Nous faisons face à une administration qui n’a pas d’empathie, par définition. Dans ces moments, l’écriture m’aide beaucoup. Elle m’aide à passer le temps. Cela dit, j’arrive à ne rien faire. Avec l’âge, je suis de plus en plus rêveur et deviens sensible aux petites choses. Si je passe en train sur un pont, je vais regarder la rivière et imaginer toute la vie qu’elle contient. Toutes ces choses invisibles me fascinent. Le vivant me fascine. La vie, on ne la crée pas, on l’emprunte. On fait des enfants avec deux cellules vivantes, un spermatozoïde et un ovule. Elles étaient déjà vivantes. Malgré les nombreuses expériences, personne n’a jamais créé de cellule vivante. Certes, on a déjà fait des protéines, les molécules du squelette organique, mais rien de vivant.

Quel est justement votre rapport au monde et à l’univers ?
C’est fascinant. Tout cela nous dépasse : une cellule, puis deux cellules, puis deux cellules différenciées de manière à ce qu’elles aient envie de procréer pour faire d’autres cellules… Ça nous échappe complètement ! Je peux parler de spiritualité, mais pas de religion. Elle est une invention de l’homme. Je pense qu’on aurait tort de se priver de l’idée de Dieu. J’aime cette idée de quelque chose qui nous dépasse pour créer la vie. Je ne veux pas savoir comment cela s’est fait, mais comment ça s’est passé. Dans l’évolution des espèces, il y a bien sûr des rencontres hasardeuses, mais le phénomène du vivant en est à l’origine… Notre corps est à 37 °C et on souffre de cette condition en hiver quand on doit conserver notre capital thermique. Qui a calé le thermostat ? S’il était à 20 °C, on consommerait beaucoup moins en chauffage et en nourriture. Mais serait-on aussi performant ? Je ne sais pas. Le vivant me fascine comme l’immensité du cosmos. Où s’arrête-t-il ? Où sommes-nous ? Nous ne sommes rien. L’homme est un mutant surdoué qui invente des choses extraordinaires.

J’aime cette idée de quelque chose qui nous dépasse pour créer la vie

Quel est votre secret pour bien vieillir ?
Je fais attention à ce que je mange, j’ai d’ailleurs suivi une spécialité en nutrition après la chirurgie. J’aime étudier et apprendre. Je n’ai jamais fumé, alors que j’ai été tenté plusieurs fois lorsque je partageais un bureau avec des fumeurs. Cela créait une attente, mais au bout d’une cigarette j’étais saturé… Je n’ai jamais fait de sport à haut niveau, mais j’ai été demi de mêlée au Castres olympique en junior. Plus jeune, je faisais du vélo. Il faut continuer à être actif et laisser que les projets évoluent avec l’âge. Aller au pôle Nord en solitaire avec mon traîneau, cela ne m’intéresse plus, mais je n’arrête pas d’imaginer de nouveaux projets.

Qu’a changé le fait de devenir père à plus de 50 ans ?
Ça a été une complication dans mon absolue liberté. J’ai été l’homme de ma vie pendant plus de 55 ans, sans aucune contrainte. Les seules contraintes que j’avais étaient celles que je m’imposais. Il y a donc eu une période de transition. Mes deux fils ont maintenant 16 et 18 ans. J’adore ça et je ne suis pas du tout le héraut de la famille – heureusement ! Il y a un abîme entre mon enfance, ma jeunesse et les leurs. Je suis né dans un village où nous n’avions pas l’eau courante. Nous avions un puits dans la cuisine, on se lavait dans une bassine. Ma mère allait laver le linge à la rivière. Quand je raconte cela à mes enfants, je suis un dinosaure total. Mes enfants sont plongés dans leur smartphone et le cinéma. Certes, il y a un gouffre entre nous, mais il y a toujours une passerelle qui nous lie et j’essaie de les ancrer à la réalité. Je les pousse à être autonomes et à faire ce dont ils ont envie.

Qu’avez-vous envie de dire à nos étudiants ?
De finir ce qu’ils entreprennent, c’est fondamental. Sinon, c’est une perte de temps et une frustration. Il faut se créer des outils. On vous demande tout le temps d’avoir un statut par rapport à ce que vous avez entrepris. Et si vous êtes à moitié ingénieur, cela ne sert à rien.

Il faut continuer à être actif et laisser que les projets évoluent avec l’âge

Parlez-nous de votre prochain projet, Polar Pod, cette station d’exploration de l’océan Austral dont l’ESME Sudria est partenaire ?
Ce projet est parti de lectures sur cet océan qui se situe au sud de l’Antarctique. Toutes ces publications se terminent par le même constat : nous avons besoin de mesures in situ de longue durée. Cet océan est loin et très peu de missions y sont menées car elles sont coûteuses. La question était : quel type de vaisseau peut-on construire pour séjourner là-bas ? C’est une zone avec de grosses vagues et du vent. J’avais d’abord imaginé une grande chambre à air de 100 mètres de diamètre, afin d’être à cheval sur plusieurs systèmes de vagues. Avec le bureau d’études Ship-ST, nous sommes finalement partis sur un navire vertical taillé pour la longue houle et les vagues capricieuses des cinquantièmes hurlants. L’hémisphère sud est un immense océan ouvert et assez peu connu, alors que c’est le principal puits océanique de carbone de la Terre. On ne connaît pas sa capacité à absorber le CO2, qui se dissout essentiellement dans l’eau froide. L’échange atmosphère/océan est notre premier axe de recherche. Le deuxième est lié au tirant d’eau qui est à 80 mètres sous l’eau, au milieu du silence : nous allons mettre des hydrophones pour réaliser un inventaire de la faune par acoustique, car on connaît la signature sonore de toutes les espèces. Troisièmement, plusieurs agences spatiales nous demandent de valider les satellites, qui sont les meilleurs observateurs. La valeur d’une mesure scientifique, c’est son évolution dans le temps et les satellites passent sans arrêt. Mais on a quand même besoin de valider les mesures au sol, le « ground truth ». Comme personne ne va là-bas, on a besoin de vérifier les vagues, les aérosols, la vitesse du vent… Dernier point d’étude, l’impact anthropique : on va prendre des échantillons d’eau afin de découvrir ce que l’on trouve dans ces courants par rapport aux activités humaines (plastique, contaminants, pesticides…).

Du point de vue environnemental, comment qualifieriez-vous la situation actuelle ?
Nous sommes dans l’époque des complications. On a perdu beaucoup de temps car on a fait du réchauffement climatique un sujet de discussion populaire. Ce n’est pas ça : la planète s’est réchauffée de 1 °C en un siècle, or personne ne peut le percevoir et en avoir fait un sujet de discussion populaire n’a pas de sens : soit on va dire qu’il fait trop froid, soit trop chaud. Je compare cela au corps humain : la température normale, c’est 37 °C. Si vous prenez 1 °C, vous n’êtes pas bien, vous avez une fébricule. C’est le genre de truc dont il faut s’occuper, car c’est chronique. Nous en sommes là actuellement, nous faisons face à des complications déjà à l’œuvre. Si on regarde bien, nous sommes en train de perturber le cycle de l’eau, mais personne n’en parle : 93 % de l’excès de chaleur est absorbé par les océans. Dans les Caraïbes, il y a des précipitations énormes. En Asie du Sud-Est, en Australie et en Afrique du Sud, il y a des sécheresses et des canicules massives et dramatiques. Le traitement, on le connaît : la réduction des émissions de CO2. C’est complexe, car cela touche notre vie au quotidien.

On a perdu beaucoup de temps car on a fait du réchauffement climatique un sujet de discussion populaire

À ce propos, vous avez dit : « On a l’intelligence des solutions, mais pas la sagesse de leur mise en œuvre »… Êtes-vous néanmoins optimiste ?
Oui, par nature. C’est d’ailleurs le seul moteur. Je suis plutôt un homme d’action et chaque fois qu’il y a un problème, je cherche à le résoudre. Le sujet est d’une grande complexité. Il faudrait que la Chine, l’Inde et l’Allemagne abandonnent le charbon, car c’est le plus grand émetteur de gaz carbonique à la combustion, deux fois plus que le gaz. 27 % de l’énergie planétaire est produite avec le charbon, l’énergie la moins chère. L’humanité fonctionne par des grands mouvements de balancier. Je suis né en 1946, à la fin de la guerre. Mon enfance, c’était l’innocence et la joie, alors que le pays était pourri. Il y avait ceux qui avaient collaboré, des suspects partout, tout était détruit et l’ambiance n’était pas bonne. Mais il y avait la force de la jeunesse et c’est ça qu’il faut conserver. J’entends souvent des mecs de mon âge dire : « Tu te souviens de ce temps-là ? » Mais ce temps-là n’était pas bon : on avait simplement l’insouciance de la jeunesse et son regard. La vie était devant nous. Quand la vie est devant, tout est possible !


Jean-Louis Étienne

1946 – Naissance
1975 – Docteur en médecine
1977-1978 – Médecin sur « Pen Duick VI » d’Éric Tabarly pour la Course autour du monde
1986 – Premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire
1989-1990 – Coleader de l’expédition internationale Transantarctica, la plus longue traversée de l’Antarctique à traîneau à chien
1991-1996 – Expéditions scientifiques en Antarctique
2002 – Mission à bord du « Polar Observer » en dérive pendant trois mois au pôle Nord
2005 – Expédition sur l’île de Clipperton dans l’océan Pacifique
2007-2008 – Directeur général de l’Institut océanographique de Paris et du Musée océanographique de Monaco
2010 – Première traversée de l’océan Arctique en ballon rozière
2016 – Commandeur de la Légion d’honneur


« Jean-Louis Étienne a un parcours assez singulier, puisqu’il a débuté par une formation de tourneur-fraiseur avant de faire médecine. Après un internat en chirurgie, une spécialité de nutrition et de biologie du sport, il met ses compétences de médecin au service d’un rêve : explorer et arpenter le monde. Il fait ses premières traversées de l’Atlantique sur le « Bel Espoir » du père Jaouen pour la réhabilitation des toxicomanes, puis avec Alain Colas pour un record de l’Atlantique.

En 1977-1978, il est médecin sur « Pen Duick VI » d’Éric Tabarly pour la Whitbread Round the World Race. Après de nombreuses expéditions en Himalaya, en Patagonie, au Groenland, Jean-Louis Étienne réalise sa première grande aventure personnelle : le 14 mai 1986, il est le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire, tirant lui-même son traîneau pendant 63 jours. Fort de cette expérience, il se lancera dans l’organisation de ses expéditions. Entre juillet 1989 et mars 1990, il est coleader avec l’Américain Will Steger de l’expédition internationale Transantarctica et réussit en traîneaux à chien la plus longue traversée de l’Antarctique jamais réalisée : 7 mois, 6 300 km.

Infatigable défenseur de la planète, Jean-Louis Étienne a mené entre 1990 et 1996 plusieurs expéditions à vocation pédagogique pour faire connaître les régions polaires et comprendre le rôle qu’elles jouent sur la vie et le climat de la Terre. Il fait construire le voilier polaire « Antarctica », aujourd’hui « Tara », et part en 1991-1992 pour la Patagonie, la Géorgie du Sud et la péninsule Antarctique. En 1993-1994, c’est l’expédition au volcan Erebus ; en 1995-1996, l’hivernage au Spitzberg. Au printemps 2002, il réalise la Mission Banquise, une dérive de 3 mois sur la banquise du pôle Nord, à bord du « Polar Observer » pour un programme de mesures et d’informations sur le réchauffement climatique. De décembre 2004 à avril 2005, il dirige une expédition sur l’île de Clipperton avec des chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), pour réaliser un inventaire de la biodiversité et un état de l’environnement de cet atoll français du Pacifique. De septembre 2007 à octobre 2008, il est directeur général de l’Institut océanographique – Fondation Albert Ier, prince de Monaco. En avril 2010, il réussit la première traversée de l’océan Arctique en ballon rozière.»
Source : oceanpolaire.org


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