L’écriture à tout prix

L’écrivaine Sophie Adriansen (ISEG promo 2005) est l’auteure d’une cinquantaine d’ouvrages, en particulier pour la jeunesse. Plusieurs fois distinguée, elle vient de recevoir un CLA Book Award pour Le Test (Magnard, 2019) décerné par un jury d’adolescents.

Diplômée de la promotion 2005 de l’ISEG Paris, cela fait maintenant une dizaine d’années que vous vous êtes lancée, avec succès, dans l’écriture. Comment se sont passées ces dernières années ?
Ces dernières années n’ont fait que me confirmer que j’étais à ma place – ce mois-ci, cela fait pile 10 ans que j’ai publié mon premier livre, et 9 ans ½ que j’ai quitté le salariat. Ces dernières années, j’ai écrit plus que jamais, ce qui a mené à de nombreuses publications (une cinquantaine à ce jour), en littérature générale et littérature jeunesse. L’une d’elles, Max et les poissons (Nathan, 2015), a été sélectionnée pour 20 prix littéraires, adaptée par plusieurs compagnies de théâtre, lue à la Comédie Française, traduite en italien (et bientôt en turc), enregistrée en version audio, rééditée en braille et en version pour lecteurs « dys », et figure sur la liste des ouvrages recommandés par l’Éducation nationale. J’ai aussi publié des albums et une première bande-dessinée, et je me suis engagée sur le volet social de mon métier (je suis administratrice de la Ligue des auteurs professionnels, dont je suis l’une des membres fondatrices, je témoigne dans le cadre des États généraux de l’égalité en littérature jeunesse). En parallèle de tout ça, et ce n’est pas la moindre des activités, j’ai fait deux enfants.

Vous venez de remporter le CLA Book Award dans la catégorie « société » pour Le Test. En quoi consiste ce prix ?
Les CLA Books Awards sont décernés par des lecteurs adolescents de région parisienne, qui lisent les livres de la sélection (effectuée par des bibliothécaires) puis votent, catégorie par catégorie. Mon roman Le Test s’adresse aux lycéens et plus, il est paru en octobre 2019 chez Magnard et il est en lice pour plusieurs prix littéraires. Celui-ci est le premier qu’il remporte ! Et je suis ravie qu’il ait cette étiquette « société », car c’est un roman aux problématiques sociales très contemporaines : il met en scène Madeleine, en classe de Seconde, une riche adolescente dont les parents sont souvent absents, et qui a bien peur d’être tombée enceinte lors de sa première fois avec Ulysse (bande-annonce du roman). Un roman qui aurait sa place dans tous les plannings familiaux… mais avant cela (et pour ne pas avoir à s’y rendre !) dans tous les lycées, afin que les jeunes s’informent et comprennent.

Je me réfugie dans l’écriture, rendue elle aussi plus compliquée par le contexte.

Cette période de crise sanitaire est particulièrement difficile pour les acteurs de la culture, comment faites-vous pour passer ces mois difficiles ?
J’aurais dû passer le printemps 2020 sur les routes : j’étais invitée dans des établissements scolaires aux quatre coins de la France, à Agadir avec l’Institut français du Maroc, dans des établissements pénitentiaires, toujours pour parler de mes livres et d’écriture. Tout a été annulé, ce qui m’a laissé bien plus de temps que prévu pour écrire. J’ai réussi à faire quelques rencontres à distance, et depuis la rentrée de septembre elles reprennent pour de bon, avec masque naturellement.
Certaines des publications de cet automne ont été reportées à début 2021, tout le monde navigue à vue, éditeurs, libraires, etc. Les éditeurs acceptent moins de projets. Certains, heureusement, sont plus optimistes que d’autres… Je me réfugie dans l’écriture, rendue elle aussi plus compliquée par le contexte. Car si au printemps je pensais que c’était un mauvais moment à passer, cette fois je perçois nettement que l’avenir est durablement bouleversé…

Quels sont vos projets ?

Ma prochaine parution est attendue chez Flammarion début janvier. Il s’agit d’un recueil de six nouvelles dans lesquelles la nature, lassée des comportements humains, se rebelle… Elle est le vent furieux est plus que jamais d’actualité ! Suivra une BD jeunesse sur la question du handicap physique : Coline, cap ou pas cap ? (à paraître fin janvier chez Gulf stream éditeur).
Au printemps, mon dernier roman de littérature générale (Linea nigra) ressortira en poche, mon nouveau roman de littérature générale paraîtra en grand format, et ma première bande dessinée pour adultes, illustrée par Mathou, verra le jour.
Et au quotidien, j’écris ! Un roman de littérature générale, un roman jeunesse et deux scénarios de BD sont notamment en chantier…

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