Arthur Fleury (Sup’Biotech promo 2020) se prédestinait à une carrière de médecin avant de finalement opter pour l’école des ingénieurs en biotechnologies. Une nouvelle trajectoire qui a permis à cet Ancien de continuer à cultiver son intérêt pour la santé et, surtout, de développer une véritable passion pour le monde de l’entrepreneuriat. Aujourd’hui analyste au sein de la société BDC Lifesciences, il met à profit ses connaissances au service du développement de projets et startups en santé venus des quatre coins du monde. Une mission qu’il remplit forcément avec soin.
Tu as commencé par des études de médecine avant de rejoindre Sup’Biotech. Comment s’explique cette réorientation ?
En fait, je me suis d’abord dirigé vers médecine après le Bac, mais après deux années, je me suis finalement rendu compte que cela ne me convenait pas : les cours étaient extrêmement théoriques et j’avais besoin d’autre chose, d’un enseignement plus axé sur la pratique. C’est pour cela que j’ai voulu rejoindre Sup’Biotech qui proposait justement de mettre davantage ses connaissances en application, avec des projets à mener, des travaux en laboratoire… L’école m’attirait aussi pour sa formation plus professionnalisante et axée sur le monde de l’entreprise ainsi que par son semestre à l’international de 3e année. De plus, étant passionné par la santé depuis longtemps, je ne voulais pas m’empêcher de travailler dans ce domaine après avoir arrêté médecine et savais que Sup’Biotech allait me donner la possibilité de poursuivre en sens. Ce sont toutes ces raisons qui m’ont poussé à la choisir.
Quels ont été les grands moments de ton passage au sein de l’école ?
Difficile de n’en citer qu’un ! Le premier qui me vient en tête est évidemment lié à mes débuts, avec mon arrivée en 1re année, pour une période d’études très intense. C’est là que j’ai réalisé qu’une promotion à Sup’Biotech fonctionnait presque comme une petite famille avec laquelle on grandit au fil des années. Pour moi qui venais de médecine, cela a été un gros changement : tout le monde était là pour s’aider et ceux qui étaient meilleurs dans une matière n’hésitaient pas à donner un coup de main à ceux qui étaient moins bon. C’est cette entraide qui m’a permis de continuer sans souci vers les années supérieures.
Je retiens également mon semestre international en Afrique du Sud. C’était un séjour académique, bien sûr, mais aussi très riche sur le plan humain. J’ai découvert une culture complètement différente et un peuple absolument incroyable. C’était un voyage extraordinaire et un souvenir que je garderai toute ma vie…
Enfin, un autre moment fondateur de mon parcours a été celui où j’ai choisi de me tourner vers l’entrepreneuriat en rejoignant le cursus associé ! Mon choix de carrière professionnelle commençait alors à se dessiner et il s’est concrétisé lors de mon stage de 4e année, réalisé dans l’entreprise BDC Lifesciences où je suis encore aujourd’hui.
Un autre moment fort, c’est également ta participation à Bioplast’Oil, un projet innovant cherchant à produire un bioplastique à usage industriel à partir de déchets alimentaires usagés, non ?
Exactement. Bioplast’Oil a démarré en 2e année, avec un groupe de six étudiants, dans le cadre des Sup’Biotech Innovation Projects (SBIP). Nous avons eu la chance d’avoir une idée aussi solide que l’équipe, ce qui fait que nous avons pu développer le projet au fur et à mesure des années. Quand il a fallu porter un projet au début du cursus Entrepreneuriat, il nous a semblé logique de le choisir car nous voulions vraiment le pousser plus loin. Ce cursus nous a d’ailleurs permis d’acquérir les compétences, connaissances et outils nécessaires afin de transformer ce projet étudiant en un réel projet de start-up. Lors de la 5e année, Bioplast’Oil a d’ailleurs été incubé au sein du Genopole pour commencer les manipulations en laboratoire et passer un cap. Deux des membres de l’équipe d’origine, Pierre-Antoine Bar et Maxime Laheurte, se sont ainsi lancés à fond dans l’incubation et le développement laboratoire du projet ! Comme ce sont tous les deux de grands amis et que j’ai passé quatre ans dessus, Bioplast’Oil me tient vraiment à cœur et je continue de suivre le projet de loin. La start-up devrait d’ailleurs se créer prochainement.
Comment peut-on décrire les activités de BDC Lifesciences ?
Il s’agit d’une société de conseil qui fait de la stratégie et du business development pour des startups et plus grosses entreprises en santé. J’ai ainsi eu la chance de d’abord intégrer l’entreprise en stage puis, une fois ce dernier terminé, d’y être recruté en temps partiel. Sup’Biotech m’a permis d’avoir mes lundis de libre durant mes 4e et 5e années afin de travailler chez BDC. J’ai ensuite directement été embauché en CDI à la place de ce qui aurait dû être mon stage de fin d’études.
Quand as-tu su que l’entrepreneuriat était fait pour toi ?
Juste avant d’entrer à Sup’Biotech. J’attendais la rentrée après avoir été admis quand j’ai vu que l’école organisait une conférence sur les métiers dans les biotechnologies. L’une des personnes présentes expliquait que le sien consistait justement à aider les startups et projets à se développer. Elle racontait qu’elle était ainsi amenée à changer de projets très souvent, que ces derniers étaient très dynamiques, qu’elle apprenait de nouvelles choses à chaque fois, etc. J’ai aussitôt été séduit par cette idée ! Je me voyais bien travailler sur énormément de projets dans un très court laps de temps, devoir me former en permanence pour découvrir de nouvelles technologies et être à la pointe de l’innovation ! Et c’est ce qui me plaît aujourd’hui !
À quoi ressemble ton quotidien professionnel ?
Même si, sur le papier, mon poste est celui d’analyste, mes activités s’étendent au-delà désormais. En effet, comme je suis chez BDC Lifesciences depuis un certain temps et que l’entreprise me fait confiance, j’officie désormais dans un quasi-rôle de consultant. J’ai mes propres dossiers, mes propres clients. Il faut savoir qu’à BDC, on ne travaille pas sur un seul client à la fois, mais sur plusieurs en parallèle – en ce moment par exemple, je suis sept clients en même temps. Quant aux missions que je mène, elles peuvent être très variées, selon les besoins des clients justement. Certaines missions peuvent concerner des levées de fonds pures, d’autres des évaluations de stratégie ou encore des missions de business development… L’objectif reste toujours de participer à aider le plus possible le client dans son développement et dans ses choix stratégiques pour faire grandir au mieux son entreprise.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce rôle ?
Les réflexions stratégiques ! J’aime pouvoir faire des rapports sur la stratégie de développement de l’entreprise, sur le choix de son business model, le choix d’accès au marché… Ces missions requièrent de recueillir énormément d’informations dans un premier temps puis d’analyser et digérer ces dernières pour en tirer des conclusions et des recommandations également adaptées à l’histoire de la société et à son envie d’aller vers l’avant. J’ai eu l’occasion de faire plusieurs rapports de ce genre, mais si je devais citer un « fait d’armes » en particulier, je parlerais sans doute du premier gros dossier que j’ai eu à traiter après la signature de mon CDI. Avec un associé de BDC, nous nous étions répartis le travail et j’ai donc pu écrire la moitié de ce rapport et des recommandations. J’ai ensuite présenté ces travaux au client pendant plusieurs heures… et ce dernier s’est montré particulièrement satisfait ! Il a notamment apprécié mes recommandations ainsi que mes idées apportées pendant cette réunion finale. C’était un gros motif de satisfaction personnel car, au-delà cela des retours du client, ce travail et les responsabilités associées validaient la confiance que BDC plaçait en moi.
Quand on acquiert autant d’expérience « de l’autre côté de la barrière », on doit forcément avoir dans un coin de sa tête l’envie de créer sa start-up un jour, non ?
Quand on est en contact avec des startups toute la journée, c’est forcément une idée qui vous traverse la tête, oui. Vous vous dites alors « pourquoi pas moi ? ». Toutefois, ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est de pouvoir avoir cette vision globale sur énormément d’innovations différentes. Je ne me vois pas encore me focaliser sur un sujet unique : cela ne m’attire pas pour le moment !
Auparavant, tu expliquais l’importance du semestre en Afrique du Sud dans ton parcours étudiant. Est-ce que l’international est aussi important dans ton parcours professionnel ?
Tout à fait : la grande majorité des clients de BDC Lifesciences sont internationaux et viennent de Corée du Sud, d’Israël, d’Allemagne, des États-Unis, etc. D’ailleurs, tous mes clients sont étrangers et je parle anglais toute la journée. L’international est incontournable dans mes projets professionnels et, avant la crise de la Covid-19, mes associés et moi allions souvent rencontrer les clients chez eux, dans leur pays, pour faire des réunions, organiser des journées de brainstorming, de réflexion sur la stratégie à mener !
Enfin, aurais-tu un conseil à donner aux étudiants actuels ou futurs de Sup’Biotech ?
J’ai surtout un conseil pour l’après, qui vaut pour tous les étudiants de manière générale : ayez confiance en vous ! En effet, à la fin de vos études, il se peut que ne vous sentiez pas tout à fait prêts ni compétents à entrer dans le monde professionnel. Il faut lutter contre ça et vraiment oser se lancer car, de toute façon, vous apprendrez sur le tas ! Si vous êtes motivés et passionnés, si vous avez envie de réussir, vous y parviendrez. Ayez en tête que personne ne sait tout au début et que la plus grosse erreur que pourriez faire est justement de ne pas vous lancer par peur de ne pas savoir. Or, ne pas savoir, ce n’est pas grave car, dans le monde professionnel, le plus important est surtout d’avoir la volonté de continuer à apprendre et de se former tout au long de son parcours !