Stella-Gallery : « Acquérir une maison comme on choisit une œuvre d’art »

Il y a un bientôt un an, Stella de Bagneux (ISG promo 1995) lançait son agence immobilière haut de gamme dans la région de Marrakech et d’Essaouira, au Maroc. Son concept ? Faire le lien avec l’art contemporain, à la fois dans la manière de présenter les biens, mais aussi dans son accompagnement des clients à qui elle fait rencontrer des artistes et découvrir la culture locale.

Comment définiriez-vous ce que propose votre agence ?
L’idée est d’offrir la possibilité d’acquérir une maison comme on choisit une œuvre d’art au sein d’une collection de propriétés volontairement resserrée, comme une collection de pièces d’art. Nous visons la qualité et non la quantité, je propose une collection de pépites dénichées à Marrakech et à Essaouira. Pour mettre en valeur ces biens, j’offre aux acquéreurs la possibilité de rencontrer des artistes locaux, de visiter leur atelier ou leur galerie pour dénicher des coups de cœur, tableaux et sculptures, pour personnaliser leur maison. Un accompagnement qui va au-delà de la simple remise des clés ; on pourrait appeler ceci « l’expérience client » qui me permet de veiller tout simplement au bonheur des clients. Pour apporter une dimension internationale au projet, nous avons réussi à convaincre l’enseigne anglaise Knight Frank, l’un des leaders mondiaux indépendants en conseil immobilier, d’être notre partenaire exclusif dans la région Marrakech-Safi. Ce partenariat permet de donner à notre collection une portée mondiale en termes de renommée, de réseau et de clientèle, tout en offrant le meilleur en matière de connaissances locales.

Comment vous est venu ce concept ?
Une envie de réunir mes deux passions, l’art et l’immobilier de luxe. La passion de l’immobilier à travers mon mari, Adalbert (ISG promo 1995), qui a lancé la promotion immobilière du Royal Palm à Marrakech, la raison pour laquelle nous sommes arrivés dans cette ville il y a une dizaine d’années. J’ai eu la chance de rencontrer de nombreux artistes et cette fenêtre sur l’art et la culture locale a été l’un des catalyseurs de mon coup de foudre pour ce pays d’accueil. L’idée d’associer l’art et l’immobilier m’est venue quand je travaillais comme directrice du spa de l’hôtel Royal Mansour. J’étais devenue un peu le « Art Concierge » de l’hôtel, car tout ce qui se passait autour de la culture et de l’art dans la ville m’intéressait : j’en parlais naturellement aux clients, qui étaient heureux d’assouvir leur curiosité et d’aller un peu plus loin que les classiques incontournables des guides touristiques. Si la corrélation entre hôtellerie de luxe et art est indéniable, je me suis dit que ce lien serait également vrai entre immobilier de luxe et art. Après tout, un bien immobilier haut de gamme est bien souvent une prouesse architecturale, une sorte d’œuvre d’art habitable. Par ailleurs, ceux qui s’intéressent à l’immobilier de luxe sont aussi à la recherche de potentiels investissements financiers et l’art figure en tête de liste. Une partie de nos bénéfices sont reversés aux centres culturels « Les Étoiles de Sidi Moumen », fondés par l’artiste Mahi Binebine, qui m’a accompagnée dans ce projet, et ayant vocation à initier les jeunes de quartiers défavorisés à l’art. Une démarche éthique et esthétique qui permet de contribuer au développement et au rayonnement artistique du Maroc.

« L’ISG m’a permis de forger avant tout ma personnalité et m’a appris à me débrouiller, travailler, persévérer, m’adapter et à ne rien prendre pour acquis. L’école m’a également montré la force du réseau. »

Où en êtes-vous dans votre développement ?
En juillet, nous fêterons les un an du site et du partenariat avec Knight Frank. Depuis le lancement, nous avons conclu trois ventes et avons en portefeuille une trentaine de propriétés dont quatre exclusivités. Cela est très bien, mais la crise sanitaire mondiale va ralentir ce bel élan de démarrage et nous allons devoir nous adapter à un contexte difficile. En marge d’une collection de propriétés à la vente, nous avons également une collection de maisons à la location saisonnière. Les deux activités sont à l’arrêt aujourd’hui et nous prévoyons que la reprise se fera principalement à travers les locations saisonnières, moins engageantes, dans un contexte difficile et incertain. Nos projets de croissance en termes d’équipe, prévus initialement pour septembre 2020, seront remis à plus tard. Nos objectifs consistent à renforcer le nombre de contrats en exclusivité et à apporter une vraie valeur ajoutée en termes de supports marketing et communication pour ces propriétés. Chaque propriété est unique. Il nous appartient de trouver le bon storytelling et de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour soutenir sa visibilité.


Que retenez-vous de vos années à l’ISG
Trois années « de dingue », en apprentissage, en rencontres et pas des moindres : mon mari et mes meilleurs amis. J’ai eu la chance de faire le Cycle Multinational, qui a été un formidable tremplin en termes d’expériences humaines et professionnelles. Je dois ma première expérience dans le secteur du luxe à l’ISG, lors d’un stage chez Cartier à New York. Cette première expérience a été un coup de foudre pour ce secteur qui a orienté le reste de ma carrière. Les années ISG vous ouvrent les yeux sur la vraie vie qui vous attend à l’issue du diplôme, à travers les stages, les intervenants qui sont issus du monde professionnel et vous arment d’audace, d’agilité et, bien sûr, de compétences pour réussir. Toutes les écoles apportent leur lot d’apprentissage, mais pour ma part, en plus des compétences, l’ISG m’a permis de forger ma personnalité et m’a appris à me débrouiller, travailler, persévérer, m’adapter et à ne rien prendre pour acquis. L’école m’a également montré la force du réseau : je suis rentrée en qualité de stagiaire chez Clarins, très belle maison, dont le président Christian Courtin-Clarins (ISG promo 1974) est un Ancien, et j’y suis restée 16 ans avec des postes évolutifs tous les trois ans.

« Voyagez, multipliez les expériences avec différentes cultures pour développer votre sens de l’adaptabilité, la qualité principale à avoir et à faire grandir. »

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants ?
De vivre pleinement ces années, d’être curieux, d’oser, car ce sont des années précieuses qui sont le socle de notre vie professionnelle et personnelle. Je leur conseillerais également de voyager, de multiplier les expériences avec différentes cultures pour développer leur sens de l’adaptabilité, qui est à mes yeux la qualité principale à avoir et à faire grandir. Et bien sûr, la maîtrise des langues étrangères, a minima l’anglais de manière parfaite !

Et à ceux qui souhaitent entreprendre ?
Il faut faire preuve d’une rigueur de travail et d’organisation. J’ai acquis ces qualités pendant mes 20 années d’expérience dans le salariat. Je conseillerais aux étudiants qui souhaitent entreprendre de vivre et de se confronter pendant quelques années aux rouages du travail dans une organisation bien établie, avec ses avantages et ses contraintes, avant de se lancer. La vie professionnelle est un petit monde et il est important d’appréhender la vie en entreprise car nous sommes amenés à rencontrer, collaborer avec des individus qui travaillent au sein de grandes organisations : la connaissance de leur milieu est une force indéniable pour mieux s’adapter et répondre à leurs besoins. Ces conseils dépendent de la personnalité des uns et des autres, bien sûr. Pour ma part, le parcours salarié puis entrepreneur a été idéal. J’apprécie la liberté que m’offre aujourd’hui l’entrepreneuriat qui me permet de me réaliser en tant que mère de famille et fondatrice de mon entreprise. Mais pour arriver à cet équilibre, le parcours n’a pas été dénué de doutes et de questionnements. Il faut croire en soi, écouter son cœur, ses envies, travailler et garder le cap sans se décourager !

www.stella-gallery.com

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