Réconcilier les enfants avec les légumes

Depuis 1999, le concours Ecotrophelia permet aux étudiants d’écoles d’ingénieurs en agroalimentaire, d’imaginer des produits innovants pour inventer l’alimentaire de demain. À travers l’association Innov’Eat, Sup’Biotech participera à l’édition 2021 avec une équipe d’étudiants de 5e année. Leur projet ? Lég’Gloutons, des ravioles colorées majoritairement composées de légumes et destinées à faire aimer ces derniers aux enfants.

Concours Ecotrophelia : avec Lég'Gloutons, l'équipe Innov'Eat des étudiants de Sup’Biotech veut réconcilier les enfants avec les légumes !

Depuis sa création en 1999, le concours Ecotrophelia est devenu une référence. Destiné aux étudiants d’écoles d’ingénieurs en agroalimentaire, il permet à chaque édition de mettre la lumière sur de nouveaux produits innovants pensés pour inventer l’alimentaire de demain. Pour la première fois de son histoire, Sup’Biotech a décidé d’y participer à travers l’association étudiante Innov’Eat, une équipe de 5es années travaillant sur Lég’Gloutons, un projet qui a pour objectif de réconcilier les enfants avec les légumes. Comment ? Avec des ravioles d’un nouveau genre !

Concours Ecotrophelia : avec Lég'Gloutons, l'équipe Innov'Eat des étudiants de Sup’Biotech veut réconcilier les enfants avec les légumes !

Travaillant sur projet depuis janvier 2020 pour que ce dernier soit prêt pour l’édition 2021 du concours Ecotrophelia qui se déroulera au mois de juin, les dix étudiants d’Innov’Eat ne manquent pas d’ambition pour leurs « ravioles colorées au bon goût de légumes destinées aux enfants ». Ces futurs ingénieurs sont tous motivés à l’idée de faire rimer nutrition, gourmandise et éducation alimentaire, à l’image d’Axel Stupka (Sup’Biotech promo 2021), responsable nutrition au sein de l’équipe. Ce dernier présente le projet en compagnie de Romain El Andaloussi, tuteur de l’équipe et responsable du Laboratoire Culinaire de Sup’Biotech.

Pourquoi vouloir participer à la prochaine édition d’Ecotrophelia ?
Romain El Andaloussi : Cela fait plusieurs années que ce concours intéresse Sup’Biotech car son but est de proposer de nouveaux produits destinés à faire partie de l’horizon alimentaire dans les années à venir, pas d’inventer des choses futuristes et irréalisables, et cela coïncide avec la vision des projets menés au sein de l’école.
Axel Stupka : Pour être franc, je ne connaissais pas Ecotrophelia avant que Sup’Biotech nous le présente lors de notre 4e année. La thématique de l’innovation alimentaire m’a tout de suite intéressé car créer de nouvelles façons de consommer est aujourd’hui ancré dans notre société. J’ai été d‘autant plus motivé à y participer quand j’ai appris que c’était également un concours très réputé dans le monde de l’alimentaire permettant de rencontrer de nombreuses entreprises et de faire grandir notre réseau de contacts pour le futur.
Romain : Axel a raison. Ecotrophelia est aujourd’hui un concours reconnu : des entreprises viennent chaque année lors du dernier jour de la compétition pour prendre connaissance des projets, observer vers où l’innovation se dirige et potentiellement racheter ces projets ou engager des étudiants afin de les mettre en œuvre chez eux. En les incitant à participer à Ecotrophelia, notre but est ainsi de les faire sortir des murs de l’école et de l’approche dite « académique » pour mettre en application autrement toutes les connaissances, leur savoir-faire et leur savoir-être acquis chez nous. D’ailleurs, dans le cadre du concours, nous avons aussi pu mettre en place en partenariat avec Eurofins, une entreprise d’analyses agroalimentaires, pour nous aider sur ce projet Ecotrophelia et ceux des futures éditions. Cela a été rendu possible avant tout par l’équipe d’Innov’Eat, qui s’est elle-même chargée du relationnel et de la communication avec Eurofins.

Nous avons ainsi établi des objectifs nutritionnels basés sur les principaux nutriments que l’on ne retrouve pas assez dans leur alimentation actuelle.

Justement, qui compose l’équipe ?
Axel : L’équipe s’est formée peu de temps après la présentation du concours, en janvier 2020. Elle est logiquement composée d’étudiants s’orientant déjà vers les métiers de l’agroalimentaire et venant des différentes Majeures de Sup’Biotech, afin de réunir diverses compétences pour la conduite du projet. Toutefois, nous pouvons également compter sur l’apport d’Alice Cariou une étudiante d’e-artsup, une école de création du Groupe IONIS, pour travailler sur les parties design, packaging et communication. Des aspects très importants du projet !

Axel, tu es responsable nutrition au sein d’Innov’Eat. En quoi consiste ton rôle ?
Axel : Je travaille étroitement avec le pôle R&D du projet autour de la formulation de notre produit. Comme les enfants de 6 à 12 ans représentent notre cible prioritaire, il convient de bien connaître leurs besoins nutritionnels et leur apprentissage de la nourriture. Nous avons ainsi établi des objectifs nutritionnels basés sur les principaux nutriments que l’on ne retrouve pas assez dans leur alimentation actuelle. On veut que notre produit soit bon pour eux !

Concours Ecotrophelia : avec Lég'Gloutons, l'équipe Innov'Eat des étudiants de Sup’Biotech veut réconcilier les enfants avec les légumes !

Quand avez-vous imaginé Lég’Gloutons, le concept qui révolutionne les ravioles ?
Axel : Le concept est finalement encore assez récent car nous sommes d’abord passés par une importante phase de réflexion pour définir les contours de notre projet, explorer puis éliminer différentes pistes, etc. Au final, ce n’est qu’à partir du mois de mai que nous nous sommes décidés à faire en sorte que notre produit se tourne vers les enfants pour les réconcilier avec les légumes : l’idée de Lég’Gloutons était née ! Et pour parvenir à relever ce sacré défi – on sait que les enfants et les légumes ne font pas toujours bon ménage –, on a également décidé de passer par un produit qu’ils affectionnent particulièrement, à savoir les pâtes. Il ne nous restait qu’à mettre au point ces ravioles enrichies en légumes.

Notre projet repose sur trois piliers : la gourmandise, la nutrition et l’éducation.


Pour réussir ce défi, vous comptez aussi passer par une approche ludique et créative, avec des ravioles colorés.
Axel : Oui ! D’ailleurs, notre projet repose sur trois piliers : la gourmandise, la nutrition et l’éducation. Ce dernier point vise à réapprendre aux enfants le goût du légume – un goût qu’ils boudent trop souvent – grâce à ces couleurs, mais pas seulement.

Cela passe aussi par le packaging ?
Axel : Effectivement. On travaille beaucoup sur cette question, toujours dans cette logique d’éducation et d’apprentissage pour les enfants. Nous comptons donc proposer quelque chose de très coloré, accompagné de jeux ou d’informations à but éducatif. Nous imaginons aussi la présence d’une mascotte ou d’un personnage récurrent que l’on retrouverait sur nos emballages. Enfin, comme la notion d’éco-conception nous tient également à cœur, on veut un packaging respectant l’environnement.

Quels sont les ingrédients de vos fameux ravioles ?
Axel : Pour le moment, notre gamme se divise en trois goûts : brocoli, betterave et carotte. Mais à la différence des ravioles déjà présents sur le marché, ceux de Lég’Goutons utilisent des légumes à la fois dans la pâte et dans la farce.
Romain : Bien sûr, il existe déjà des pâtes aux légumes, mais l’équipe apporte une vraie innovation avec un pourcentage de légumes bien plus élevé dans la formulation, bien au-dessus de 50 %.
Axel : Pour donner une idée, d’après nos études, le pourcentage le plus élevé chez nos concurrents est de l’ordre de 40 % en prenant uniquement en compte la farce – avec la pâte, ce chiffre descendrait facilement à 20-30 %. Chez nous, c’est plus de 50 % en prenant en compte l’ensemble. C’est une vraie différence !

Concours Ecotrophelia : avec Lég'Gloutons, l'équipe Innov'Eat des étudiants de Sup’Biotech veut réconcilier les enfants avec les légumes !
Concours Ecotrophelia : avec Lég'Gloutons, l'équipe Innov'Eat des étudiants de Sup’Biotech veut réconcilier les enfants avec les légumes !

On l’a dit : participer à Ecotrophelia, c’est aussi envisager une commercialisation. Quelle approche envisagez-vous ?
Axel : Au niveau de la distribution, nous voulons vraiment voir notre produit vendu en grandes et moyennes surfaces (GMS) ou dans les magasins spécialisés autour des légumes. Nous réfléchissons aussi à la quantité que nous pouvons fournir aux GMS, aux quantités que ces dernières vont pouvoir vendre aux consommateurs, au prix de vente…
Romain : Cette phase de réflexion se fait aussi sur le terrain. Les membres d’Innov’Eat sont en contact direct avec des chefs de rayon en magasins ou encore des professionnels leur permettant de mener des tests industriels et d’ainsi déterminer quelle machine utiliser ou quel cycle de production envisager.

Des fournisseurs 100 % français et une production locale.

Vos ingrédients joueront-ils la carte du bio ?
Axel : Non, mais nous souhaitons nous tourner vers des fournisseurs 100 % français et une production locale, y compris pour les autres ingrédients composant nos ravioles, comme les œufs ou la farine.
Romain : On ne peut pas dévoiler tous les ingrédients, évidemment, mais on peut dire qu’il n’y en a vraiment très peu, le strict nécessaire. Il n’y a pas d’additifs, de colorants, de conservateurs ni d’arômes ajoutés : uniquement les ingrédients de base comme ceux que l’on pourrait trouver dans sa cuisine.

Avez-vous déjà pu faire goûter vos prototypes à des enfants ?
Axel : Ce n’est pas encore le cas, mais c’est prévu ! En attendant, nous avons déjà pu avoir des retours de leurs parts sur l’idée même du raviole de légume car, à la mi-novembre, nous avons pu présenter le projet devant trois classes de CE2 d’une école primaire voisine du campus parisien de Sup’Biotech. Nombreux ont été les enfants à nous confier vouloir goûter nos produits.

Et les avez-vous goûtés ?
Axel : Bien sûr ! On participe activement en goûtant les ravioles à chaque évolution de la formulation de la recette… et on est déjà bien convaincus par le potentiel gustatif !
Romain : J’ai aussi pu goûter les produits au stade actuel et je confirme qu’ils sont déjà très bons. On sent vraiment cette volonté de vouloir placer le goût du légume au cœur du produit et non de le camoufler. La formule est idéale, en étant gourmande, avec un vrai goût de légume et sans ce côté un peu trop végétal qui peut parfois rebuter les enfants.

Concours Ecotrophelia : avec Lég'Gloutons, l'équipe Innov'Eat des étudiants de Sup’Biotech veut réconcilier les enfants avec les légumes !

Vous avez récemment clôturé avec succès une campagne de crowdfunding. Pourquoi l’avoir lancée initialement ?
Axel : Monter un tel projet coûte de l’argent, que ce soit pour l’achat des matières premières, les coûts de formulation, les études microbiologiques et nutritionnelles du produit, la conception du prototype du packaging, l’inscription au concours, le futur déplacement pour la présentation du projet… D’où le fait d’avoir voulu lancer ce crowdfunding afin de permettre aux personnes intéressées et motivées à l’idée de pouvoir réconcilier les enfants avec les légumes, de nous soutenir.

En tant qu’étudiant et futur ingénieur, qu’est-ce qu’apporte le fait de travailler sur un tel projet ?
Axel : À titre personnel, je suis très content de prendre part à ce concours ! Je ne m’attendais pas à apprendre autant de cette aventure… On travaille vraiment dans la pluridisciplinarité, avec un esprit d’équipe constant, en se concentrant sur différents sujets. Par exemple, dans mon cas, je ne suis pas qu’axé sur la nutrition : je participe aussi aux étapes de production, de faisabilité industrielle, de marketing, de la formulation du prototype de raviole dans le laboratoire culinaire de l’école… Par bien des aspects, cette expérience est encore plus formatrice que nos cours habituels. On est sur du concret et on ne cesse de monter en compétences.

Les candidatures se déroulent de janvier à avril 2021, mais le concours se déroulera en juin. Vous projetez-vous déjà ? Savez-vous ce que vous ferez si une entreprise vous approche à la fin ?
Axel : Forcément, on garde tous cette idée dans un coin de notre tête ! Nous savons qu’Ecotrophelia nous permettra de rencontrer de grands noms de l’industrie alimentaire en France et dans le monde. Si ce produit est assez bien pour les intéresser et que notre travail est jugé assez bon selon leurs critères, ça me ferait plaisir de pouvoir poursuivre le projet et le mener encore plus loin avec le soutien d’une grande entreprise !
Romain : La fin de la sélection des projets est prévue pour le 12 avril, mais les étudiants de 5e année doivent partir en stage de fin d’études à partir de février. De ce fait, tous les membres sont mobilisés pour finir le projet avant la période des stages. C’est un challenge dans le challenge et ils sont bien partis !
Axel : La pression est énorme ! (rires)

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