Le Plan France 2030 a pour objectif de définir les grands chantiers du pays autour de nombreux secteurs clés. Aux côtés d’économistes, de chefs d’entreprise, de chercheurs et de représentants patronaux et syndicaux, les étudiants d’une dizaine de grandes écoles et d’universités ont été sollicités, dont ceux de l’EPITA sur l’une des spécialités de l’école : la cybersécurité. Ils ont présenté leurs recommandations à Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques.
Annoncé par le président de la République ce mardi 12 octobre, le Plan France 2030 a pour objectif de définir les grands chantiers de la France autour de nombreux secteurs clés de l’économie, tels que l’industrie verte, les biotechnologies, la santé, l’agriculture et, bien sûr, le numérique. Pour mettre au point ce plan ambitieux, l’exécutif avait choisi de consulter de nombreuses composantes de la société en amont. En plus d’économistes, chefs d’entreprise, chercheurs et de représentants du patronat et des syndicats, les étudiants d’une dizaine de grandes écoles et universités dont l’EPITA ont ainsi également été mis à contribution pour partager leur vision sur les enjeux majeurs en rapport avec leurs formations.
Du côté de l’EPITA, les étudiants concernés ont dû réfléchir aux futures transformations et actions nécessaires de la France autour de l’une des spécialités de l’école : la cybersécurité. Une délégation d’EPITéens a donc été invitée sur le campus de Polytechnique à Palaiseau le vendredi 8 octobre, aux côtés des écoles Polytechnique et ESPCI, pour la présentation de ces travaux et des réflexions menées en présence de Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques. C’est à ce titre que Julien Loctaux (EPITA promo 2022), étudiant en 5e année de la Majeure SRS, et Julien Cohen-Scali (EPITA Bachelor promo 2024), étudiant en 1re année du Bachelor Cybersécurité, ont pu, sur scène, partager leur constat et échanger directement avec Cédric O pour alimenter la réflexion de l’exécutif.
La consultation pour France 2030 vue par Julien Cohen-Scali :
« En plus de présenter la vision du Bachelor Cybersécurité en prévision de ce plan de relance, j’ai surtout voulu insister sur l’importance de créer de nouvelles formations dans le domaine de la cybersécurité et de sensibiliser le public à ce sujet, en particulier les jeunes. C’était une belle opportunité que de pouvoir présenter notre point de vue à quelqu’un de haut placé, qui prend d’énormes décisions. Ce genre d’échanges devrait, selon moi, avoir lieu plus souvent car, en tant qu’étudiants, nous sommes aussi là pour parler de points importants qui nous concernent directement. À mes yeux, le point essentiel à soulever sur la cybersécurité reste la sensibilisation. C’est même le point le plus important quand on aborde ce sujet : il est capital d’expliquer aux jeunes qu’il y a des risques dont ils doivent prendre conscience pour, ensuite, éventuellement rejoindre une formation dédiée. Tout commence par la sensibilisation. C’est d’autant plus important que la cybersécurité ne touche pas que le secteur de l’informatique, mais bien toutes les strates de la société et de l’économie. Il y a un terme que j’apprécie et qui résume assez bien cela : “l’informatisation globale”. En effet, d’ici une dizaine d’années, je pense que l’ensemble des secteurs de l’industrie seront menés par l’informatique. Or, cette informatisation globale ne peut se déployer sans sécurité informatique. Sans elle, beaucoup de secteurs connaîtront des failles énormes, ce qui impactera la vie de tout le monde sans exception. »
La consultation pour France 2030 vue par Julien Loctaux :
« Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de monter sur scène pour parler avec un ministre, surtout pour un travail qui sort de l’ordinaire – nous n’avons pas forcément l’habitude de nous pencher sur des questions économiques lors de nos études à l’EPITA. C’était donc une façon de sortir de ma zone de confort et d’apprendre de nouvelles choses. Si tous les points abordés durant cet échange ont été importants, celui sur le climat et l’environnement est revenu avec insistance. Toutes les écoles impliquées en ont parlé et ce n’est pas une surprise, notre génération étant fortement préoccupée par ce sujet. Au niveau de la cybersécurité, j’ai également pu parler de la souveraineté dans l’industrie numérique, un sujet plutôt compliqué, mais essentiel. Un bon exemple lié à cette souveraineté concerne les données de santé : nous en avons de plus en plus, sauf qu’il faut se poser la question du stockage. Où doit-on les stocker ? Sur quel serveur ? Peut-on les stocker sur des serveurs installés en France, mais appartenant à des entreprises étrangères ? C’est un enjeu aussi crucial que passionnant. D’ailleurs, la cybersécurité est l’occasion de toucher à plein de métiers et secteurs différents. Pour moi qui suis assez curieux de nature, c’est l’idéal ! »