Un produit cosmétique, c’est bien. Mais quatre produits cosmétiques réunis dans le même packaging, c’est encore mieux. C’est ce que se sont dit Widad Benkhoucha, Cassilde Houdard, Thelma Kauss, Shreya Lodha et Lonecy-Rose Vital (Sup’Biotech promo 2021), les cinq étudiantes de 5e année à l’origine de CareTouch, un projet innovant qui a pour but d’en finir avec la pagaille dans les sacs à main !
Présenté lors de la première édition de l’Innovation Fair organisé par Sup’Biotech Paris en janvier dernier, CareTouch est un Sup’Biotech Innovation Project (SBIP) cherchant à renouveler le packaging de cosmétiques en se montrant à la fois écologique et innovant. Et à en croire Thelma Kauss, la cheffe de projet au sein de l’équipe et étudiante de la Majeure Marketing, il possède de sérieux arguments pour parvenir à ses fins : « L’innovation de CareTouch tient d’abord au niveau de son design puisqu’il se présente sous la forme d’un « stylo » composé de quatre capsules superposables contenant chacune un produit cosmétique différent. Chaque capsule est équipée d’un roll-on pour l’application du cosmétique. Quant au côté biodégradable, il repose sur l’utilisation pour sa conception d’un matériau biosourcé modifié pour renforcer ses propriétés ! » De quoi laisser entrevoir un produit atypique, mais surtout pratique, ludique et facilement transportable.
L’histoire d’une souris « verte »
Imaginé et développé depuis trois ans par ces cinq futures ingénieures, le stylo CareTouch trouve son origine non pas sur les podiums des défilés ni dans les pages de papier glacé de la presse féminine, mais dans les trousses des enfants et post-adolescents des années 2000. « En fait, quand nous étions petites, il existait des stylos Diddl (du nom de la célèbre souris, star éphémère des cours de récréation), s’en amuse Thelma. En gros, il s’agissait de feutres imbriqués les uns dans les autres dans un tube que l’on poussait pour obtenir la couleur souhaitée. L’idée a donc été de s’inspirer de cela et de l’adapter au monde de la cosmétique. »
Depuis que l’idée de remplacer les trousses par des sacs à main a fait mouche au sein de l’équipe, le concept n’a eu de cesse de s’affiner pour devenir ce qu’il est aujourd’hui : un projet voué à faire le bonheur d’un futur partenaire professionnel. C’est en tout cas l’ambition de Thelma et de ses coéquipières : « Dans l’idéal, nous souhaiterions le proposer à une entreprise cosmétique dans le secteur du luxe puisque ces entreprises se positionnent de plus en plus sur le développement durable et nous aimerions également pouvoir proposer ce stylo dans une boite en cuir végétal, confie l’étudiante qui a de la suite dans les idées. D’ailleurs, ce partenariat permettrait aussi à l’entreprise de récupérer les capsules afin de nous les transmettre pour qu’on puisse les faire se dégrader plus rapidement et facilement dans du compost : même si le stylo est biodégradable et sans risque pour l’environnement, ce serait plus simple que de le jeter dans la nature ! »
Un travail de recherche conséquent
Pour réussir à mettre au point ce packaging original qui pourra accueillir des produits très différents, comme du parfum, des concealers/anticernes ou encore des baumes à lèvres, le quintet n’a pas compté ses heures. « Pour le matériel, on est parti de zéro, en faisant des recherches dans les publications scientifiques sur les matériaux biosourcés les plus utilisés, les plus communs, se remémore Thelma. On s’est alors dirigé sur un matériau qui était déjà beaucoup utilisé dans l’industrie agro-alimentaire, mais pas vraiment dans celle de la cosmétique. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire et qu’on était en mesure de pouvoir déceler les potentielles contraintes pour ensuite y remédier. »
De cet investissement et de ce SBIP, la jeune femme ne retient que du positif. « Ce que j’ai le plus apprécié ? Le fait de travailler en équipe ! Cela paraît banal dit comme ça, mais dans un projet, on passe toujours par des hauts, des bas… Et là, on a pu aller ensemble jusqu’à la soutenance lors de l’Innovation Fair, ce qui récompense vraiment notre équipe et son évolution ! » Elle gardera aussi en tête de nombreux souvenirs liés aux étapes marquantes du projet. « Quand nous avons pu créer le premier prototype de notre stylo avec une imprimante 3D, ce fut un grand moment, raconte-t-elle, une étincelle dans le regard. Pouvoir le voir en vrai, le toucher, ça concrétisait notre projet ! Il m’est aussi impossible de ne pas mentionner nos expériences en laboratoire à mener durant la période de restrictions sanitaires : ce n’était pas évident, mais nous y sommes parvenues ! Cela a été une grande satisfaction de voir que nos idées étaient réalisables pour ensuite passer aux choses sérieuses. » Désormais, l’aventure de CareTouch est sensée se poursuivre en dehors du cadre de Sup’Biotech, son équipe étant en quête d’un centre de recherche pour poursuivre ses expériences avant de démarcher d’éventuels partenaires. « Mais les laboratoires et entreprises intéressés peuvent déjà nous contacter par mail ou LinkedIn ! », lance Thelma, plus motivée que jamais. Un appel à noter… avec un stylo, bien entendu.