Du 8 au 10 mars 2021, les étudiants de 5e année de la Majeure Intelligence Artificielle de l’ESME Sudria avaient rendez-vous avec L’Oréal pour un hackathon spécial. L’objectif ? Appliquer leurs compétences de futurs ingénieurs de la donnée en relevant le défi lancé par la célèbre marque : mettre au point des outils pour détecter et anticiper les nouvelles tendances dans la cosmétique.
Quand on pense IA et Big Data, on ne pense pas forcément à L’Oréal. Pourtant, ce géant de la cosmétique se positionne également comme une entreprise axée sur les nouvelles tendances technologiques. C’est ce qu’explique Rémi Ferreira, Ancien de l’ESME Sudria (promo 2017), mais surtout Data Scientist au sein de L’Oréal et référant de cet hackathon : « Si le Big Data n’est évidemment pas le cœur d’activité du groupe, nos dirigeants savent que cela va en devenir une composante de plus en plus importante dans les années à venir. C’est pour cela qu’a été lancé le programme « Beauty Tech« , pour donner une place plus essentielle à la « tech », attirer de nouveaux profils comme le mien et faire en sorte que L’Oréal devienne justement la première entreprise de la Beauty Tech. En tant que Data Scientist, mon travail consiste à rajouter de l’intelligence sur la donnée pour la rendre plus actionnable d’un point de vue business. » Une approche qu’ont pu expérimenter en équipes les étudiants de l’ESME Sudria durant ces trois jours de challenge.
La data et l’IA pour déchiffrer les tendances
En effet, ce hackathon a permis aux futurs ingénieurs de se glisser dans la peau des Data Scientists de L’Oréal en reprenant les codes du projet TrendSpotter mené par l’entreprise. « Dans ce projet-là, on « écoute » plein de données issues des réseaux sociaux afin de détecter les nouvelles tendances et ainsi prédire leurs évolutions, détaille Rémi. Les gens postent énormément de choses sur les différents réseaux, mais tout ne nous intéresse pas forcément : dans le cadre de TrendSpotter, on s’attarde uniquement sur les posts relatifs à certains domaines en rapport avec notre activité – le « skincare », le make-up/maquillage et le « haircare ». De ce fait, nous avons cherché à mettre en place un modèle capable d’analyser n’importe quel post de réseau social pour identifier ces posts en particulier. Lors de ce hackathon, nous avons demandé aux étudiants de suivre le même raisonnement, pour voir s’ils arrivaient au même modèle que le nôtre, s’ils faisaient mieux que nous ou s’ils avaient des approches et des idées différentes. »
« Des perspectives pour la suite ! »
Au final, de l’avis des professionnels comme des enseignants présents dans le jury, les équipes ont su parfaitement répondre aux espoirs placés en eux. « Face à cette problématique, les étudiants ont majoritairement convergé vers des approches similaires à la nôtre et c’est très satisfaisant, juge le Data Scientist. Nous avons aussi eu droit à de belles surprises, comme un modèle plutôt différent des autres ayant obtenu de bonnes performances. Les étudiants se sont tous montrés très inventifs, notamment dans leur façon d’aborder le nettoyage les données textuelles issues des réseaux sociaux. » Un bilan très positif pour L’Oréal, mais aussi pour les participants, à l’imagine du trio vainqueur de ce hackathon, composé de Yohan Arnoux, Felix Capuano et Carole Ravel (ESME Sudria promo 2021). Tous passionnés par le fait de « pouvoir faire parler la donnée », les trois lauréats ont apprécié l’aspect très professionnel de l’événement. « C’était une belle opportunité que de travailler avec une entreprise pour un projet pouvant avoir un impact concret, le tout avec un gros data set (ou « jeu de données ») provenant de sources variées comme Instagram, YouTube et Twitter », souligne Carole tout sourire. « Monter en compétences sur un temps assez court, c’est très stimulant, affirme pour sa part Yohan. Et comme tout le monde était en compétition, cela rendait l’exercice encore plus cool ! » Felix lui retient l’apport pédagogique et l’expérience engrangée à quelques mois de la fin de son cursus à l’ESME Sudria : « Ce challenge nous a clairement permis d’approfondir encore nos connaissances autour du Machine Learning et du Deep Learning, se réjouit-il. Surtout, cela donne des perspectives pour la suite ! »
La cohésion, le facteur X
Quant à savoir comment il a pu se frayer un chemin jusqu’à la première place du podium malgré une lutte très serrée, le trio victorieux vante avant tout les mérites de l’esprit régnant au sein de l’équipe. « On travaille ensemble pour tous les projets de groupe depuis deux ans maintenant, raconte Yohan. Forcément, on connaît maintenant bien les qualités et défauts de chacun, mais aussi comment s’organiser entre nous. » Un avis partagé par ses deux coéquipiers. « Dès qu’il y a un projet sur lequel travailler, on sait que l’on peut compter les uns sur les autres : notre cohésion, c’est notre force », poursuit Carole. « On est à 100 % et c’est pour ça que l’on a bien su se répartir les tâches et le travail sur les données », conclue Felix. Des « soft skills » qui seront également très appréciés dans le monde de l’entreprise !