Réalisé par François Balanant (e-artsup Bachelor Animation 2D/3D promo 2021) dans le cadre de sa dernière année à e-artsup Nantes, The Fisherman est un court-métrage d’animation qui vaut le détour ! Récompensé d’un prix lors du Don Bosco Global Youth Film Festival (DBGYFF) organisé à Turin, puis du prix Best Student lors du Short Film Festival, ce film nostalgique peut également se targuer d’être sélectionné dans de nombreux festivals à travers le monde. Actuellement en stage au sein du studio 2d3d Animations à Angoulême (notamment connu pour son travail sur Les Triplettes de Belleville), François Balanant revient sur cette aventure.
Comment est né The Fisherman ?
François Balanant : Six mois avant la fin de la dernière année du Bachelor Animation 2D/3D, les étudiants d’e-artsup doivent commencer à travailler sur la réalisation d’un court-métrage, généralement en équipe. Mais moi, j’avais fait le pari de commencer six mois avant, dans l’idée de pouvoir réaliser mon propre film en solo. Je voulais prendre de l’avance et ainsi arriver au début du projet avec une histoire écrite, des concepts arts finalisés et une animatique déjà faite pour profiter des six mois restants afin de peaufiner la production. J’ai alors pu compter sur le soutien de mes professeurs pour améliorer le projet. Je remercie notamment Francis Frenkel qui, en plus d’être réalisateur, enseigne l’écriture et la conception de scénarios à e-artsup Nantes : grâce à ses conseils, j’ai retravaillé en profondeur mon histoire, mon storyboard et mes animatiques – j’ai dû en faire neuf différentes avant d’arriver à la bonne version – pendant un mois avant de me consacrer les mois suivants aux étapes finales : la post-production, le sound design, l’étalonnage, etc.
À quel moment vous êtes-vous dit « ça y est, mon film est prêt » ?
C’est chez Francis Frenkel qui m’a permis de faire l’étalonnage et l’ajout des voix off à ses côtés. Et quand nous avons exporté le film en 4K et en DCP, un format spécial pour les projections en salle, j’ai compris qu’il n’y avait plus de retour en arrière possible et que cette année de travail s’achevait enfin. Cela devenait concret !
Ce projet, c’était un peu votre Everest, non ?
Au début, c’est sûr que je pensais que cela allait être hyper dur ! Une vraie montagne à grimper, comme vous dites ! Mais cela ne m’effrayait pas, bien au contraire : la difficulté ne faisait que me booster davantage. Il faut savoir qu’à cette époque, je n’avais pas non plus un très grand niveau d’animation… Le défi était donc particulièrement intéressant à relever. Au fond, j’ai tendance à me challenger, à marcher à la concurrence pour avancer. Avec ce projet, je savais que j’allais être seul, que je n’allais pas pouvoir me reposer sur les autres et que j’allais devoir être à la hauteur pour faire jeu égal avec les autres étudiants de la promotion qui, eux, projetaient de travailler ensemble. Je n’avais pas le droit à l’erreur. Surtout, je voulais profiter de cette opportunité pour réellement me consacrer à un projet personnel avant d’entrer dans la vie active et rejoindre un studio d’animation où l’on a rarement l’occasion de travailler sur ses propres réalisations.
Comment définiriez-vous The Fisherman avec vos propres mots ?
C’est un film qui traite avant tout de la nostalgie, de l’importance des souvenirs et du deuil. Il ne fait pas forcément écho à ma propre vie, même si, malgré mes 21 ans, j’ai toujours été attaché à cette idée du temps qui passe. Pour le côté visuel, même si j’ai beaucoup d’influences, la principale est sans doute Klaus, un film sorti en 2019 et une vraie claque graphique. Il m’a clairement inspiré pour le design des personnages et les couleurs.
Si The Fisherman est un projet étudiant au départ, son aventure se poursuit depuis avec des sélections en festivals et récemment, un deuxième prix dans la catégorie « Court-métrage d’animation » lors du DBGYFF. Comment vivez-vous cela ?
C’est génial ! Je vois cela comme une vraie récompense, pas comme un cadeau tombé du ciel : je me suis aussi battu pour ça. The Fisherman, c’est beaucoup de travail, beaucoup de temps passé à me remettre en question… Au final, cet investissement valait le coup et ça ne peut que me donner envie de continuer.
Quel a été le premier festival à programmer votre film ?
C’était un festival en Angleterre, pas forcément très connu : The Lift-Off Sessions. J’étais déjà heureux de recevoir mes premiers lauriers de sélection, sans me douter qu’il y en aurait d’autres ensuite, ni que j’allais être récompensé lors du DBGYFF, un festival assez réputé !
Est-ce que The Fisherman a déjà commencé à vous ouvrir des portes ?
Oui ! Par exemple, suite à une projection à Nantes, une productrice m’a contacté pour me proposer d’éventuellement produire un autre court-métrage à l’avenir. The Fisherman est aussi une super carte de visite : c’est grâce à lui que j’ai pu trouver mon stage actuel notamment. De toute façon, dès que je peux, je le montre à des professionnels pour obtenir leurs retours, savoir ce qu’ils en pensent. Honnêtement, j’adorerais pouvoir produire d’autres courts-métrages toute ma vie. Mais pour cela, il faut se battre : l’animation, c’est un combat de boxe où il faut tout donner à chaque fois. En ce moment, je commence à travailler sur un nouveau scénario et des concept arts, mais le nerf de la guerre, c’est le financement. Si j’arrivais à trouver des gens qui me font confiance pour avancer et vivre de mes films, ce serait incroyable !
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